Empêtré dans le « Penelope Gate » sur les emplois présumés fictifs de son épouse, François Fillon fait de moins en moins l’unanimité dans son propre camp…
« C’est fini ». Dans l’entourage de François Fillon, ils sont de plus en plus nombreux à ne plus croire aux chances du candidat de la droite à la présidentielle, empêtré depuis une semaine dans le « Penelope Gate ». Et dans le camp de l’ancien premier ministre, les langues commencent à se délier… « On est très mal », a ainsi avoué mercredi 1er février Arlette Grosskost, députée LR du Haut-Rhin, au micro de franceinfo. « J’ai reçu un tas de SMS, de mails de militants qui me demandent quoi faire… Que voulez-vous que je réponde ? Défendre à tout prix notre candidat ? Ce n’est pas comme ça qu’on va soulever tous doutes et toutes problématiques », a-t-elle encore estimé.
Et chez les Républicains, elle est loin d’être la seule à douter. Interrogé quelques heures plus tard sur BFMTV, Georges Fenech s’est lui aussi désolidarisé de François Fillon. « Je suis très attaché à la présomption d’innocence mais je considère que les événements qui viennent de se produire rendent caduque, je dis bien caduque, l’élection primaire », a insisté le député LR du Rhône, proche de Nicolas Sarkozy. « Je pense me faire l’interprète de beaucoup de parlementaires avec lesquels j’ai pu m’entretenir. Une famille politique comme la nôtre ne peut pas se soumettre à la décision de la justice pour savoir si François Fillon doit porter ou non nos couleurs », a-t-il encore jugé. Et Georges Fenech de résumer ainsi la situation : « Nous sommes comme l’orchestre du Titanic : en train de couler ».
« J’ai besoin de vous »
De son côté, François Fillon joue la montre. Mercredi matin, l’ancien premier ministre a demandé à ses troupes de « tenir encore 15 jours ». « Je vous demande une immense solidarité. Je vous demande d’attendre le résultat de l’enquête préliminaire et d’en tirer alors toutes les conclusions. Ceux dont j’ai le plus besoin, ceux dont je dépends totalement, c’est vous. J’ai besoin de vous », a-t-il assuré aux parlementaire LR réunis à son QG. Auront-ils l’indulgence de lui donner ces 15 jours ? Rien n’est moins sûr…