Vaincu par Benoît Hamon à la primaire de la gauche, Manuel Valls devrait peut-être saisir cette opportunité pour se reposer un peu… Car ses proches sont formels : l’ancien premier ministre est à bout de souffle !
« Il m’appartient de prendre le recul nécessaire, de réfléchir, d’analyser, de me réinventer ». Voilà ce qu’a déclaré Manuel Valls après sa défaite au second tour de la primaire de la gauche dimanche 29 janvier. Largement distancé par Benoît Hamon, l’ex-premier ministre a également fait part de son souhait de consacrer davantage de temps à sa famille, à commencer par son épouse Anne Gravoin.
Il faut dire que Manuel Valls est à bout de souffle, « épuisé » par une campagne éclair et « crève-cœur » à laquelle il n’était pas bien préparé, comme l’écrit Le Monde dans son édition du mardi 31 janvier. La faute à François Hollande, qui a attendu le dernier moment pour dire qu’il renonçait à briguer un second mandat. Et lorsqu’il a annoncé sa candidature à la primaire, l’ancien maire d’Evry n’a pas vraiment fait l’unanimité dans son propre camp. « Valls a fait toute la campagne avec la peur au ventre. Quelques jours avant le premier tour, tout le monde lui disait même qu’il pouvait être éliminé », explique au quotidien du soir Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste.
« Il faut qu’il se repose ! »
Ce manque évident de soutien a inévitablement pesé sur Manuel Valls, qui, au fil de la campagne est apparu « de plus en plus fatigué, traits tirés et yeux rougis ». Quelques jours avant le premier tour, l’un de ses fidèles, le sénateur Luc Carvounas est catégorique : « Il faut qu’il se repose ! Il ne dort pas assez ! ». « Depuis la primaire de 2011, Valls n’a jamais arrêté », confirme David Habib, l’un de ses porte-paroles. Au final, la défaite de Manuel Valls à la primaire est peu-être un mal pour un bien…