« Triso et alors ? » la maman de Milo, 10 mois atteint de trisomie 21, raconte à Closer son combat pour le respect de la différence.
« Oui, mon fils est « triso », et alors ? Je suis fière qu’il ait gagné ce concours photo », se réjouit Emilie, la maman de Milo. Milo Cornet, bout de chou rieur de 10 mois atteint de trisomie 21, a remporté un concours photo. Encouragés par ce succès, ses parents militent pour abolir les préjugés sur le handicap.
« Changeons le regard sur la trisomie ! Milo est né le 17 février avec, dans ses bagages, un chromosome en plus. Un vote pour lui, c’est aussi un vote pour la tolérance ! La différence est partout ! », avait écrit Emilie pour la candidature de son fils sur le site baybee.fr, organisateur de concours photo d’enfants. Et Milo a remporté le concours avec 208 220 votes. Sa présence aurait même accru de dix fois la participation des internautes. Un vrai raz-de-marée qui a bouleversé ses parents Emilie et Julien.
Emilie est la première étonnée de cette victoire. « Comme n’importe quelle maman, je voulais juste montrer à quel point mon fils Milo est craquant. Au début, il ne récoltait pas de nombreux suffrages, puis on a assisté en temps réel à l’effervescence qu’il suscitait. C’était dingue. Milo a gagné avec plus de 22 000 votes d’avance sur le deuxième. »
« On est fiers de notre fils »
Des centaines de commentaires de soutien ont salué la présence de Milo.Même si sa famille a également essuyé nombre de critiques revanchardes… Certains internautes leur ont reproché de « jouer » sur la trisomie de leur fils pour gagner. Oui, mon fils est « triso », comme ils disent, et alors ! Justement, Milo a sa place parmi les autres enfants, dans ce concours photo comme dans la vie. Ces gens voudraient qu’on se cache, qu’on s’autocensure. Mon fils existe et il nous rend fiers, son papa et moi. Pourquoi bouder notre plaisir ! » Depuis, Milo est suivi par 8 600 personnes sur son profil Facebook *.
Emilie et Julien ont découvert la trisomie de Milo à sa naissance. Aucun antécédent, aucune analyse médicale ne laissaient présager un risque de trisomie dans la famille. « Pour des raisons de santé, j’ai bénéficié d’une grossesse très suivie. J’ai eu huit échographies qui n’ont absolument rien décelé. C’est quand on a posé Milo dans mes bras que j’ai découvert ses yeux bridés et sa tête ronde. J’ai compris immédiatement que mon bébé était atteint de trisomie. » Les sages-femmes sont alors dubitatives. Elles me répétaient : « Votre bébé n’a pas les marqueurs au niveau de la main, il n’a pas la nuque plate, il est dynamique et répond très bien au test de naissance d’Apgar… » Quinze jours plus tard, le caryotype confirme la trisomie 21 de Milo.
« Nous avons découvert la trisomie de Milo à sa naissance »
La trisomie 21 est une malformation congénitale et non une maladie. Un chromosome supplémentaire s’est glissé dans la 21e paire de chromosomes de Milo. « On s’en doutait, mais le papa et moi nous sommes effondrés quand même. Et puis, comme tous les parents d’enfant différent, on se relève. » Une petite malformation cardiaque a aussi été détectée. Et Milo bénéficie d’un suivi médical à Besançon. Des contraintes qui ont conduit Emilie à interrompre son activité professionnelle, et Julien, le papa, à aménager ses horaires pour être présent auprès de son fils. « Remplir les documents de prise en charge du handicap est quasiment un boulot à temps plein, confie Emilie. J’ai surtout la chance d’avoir une famille soudée. Ma mère vit près de chez moi et elle est d’un soutien précieux. » Dans quelques jours, toute la famille sera réunie autour de Milo, coiffé de son petit chapeau rouge et blanc pour célébrer son premier Noël.