Si Manuel Valls pensait que les « hollandais » se rallieraient à lui pour la présidentielle, il risque d’être déçu. De plus en plus de soldats du président de la République lui préfèrent en effet un certain Emmanuel Macron…
L’équation est difficile à résoudre. François Hollande ayant renoncé – contre toute attente – à se présenter à l’élection présidentielle, que vont faire ses soutiens ? Ils ont, pour l’instant du moins, deux options. La première, la plus évidente, se rallier à Manuel Valls, qui a annoncé cette semaine qu’il se lançait dans la course à la primaire de la gauche suite à la décision du chef de l’Etat de ne pas briguer un second mandat. Premier ministre pendant près de trois ans, Manuel Valls porte avec lui le bilan de François Hollande, pour le meilleur et pour le pire. Il serait donc logique que les proches du président adoubent la candidature de l’ancien chef de Matignon. C’était sans compter sur la deuxième option. Son nom : Emmanuel Macron.
A première vue, Emmanuel Macron n’a pourtant rien pour séduire les soldats de François Hollande. Et pour cause : après avoir passé la quasi-totalité de son temps de ministre de l’Economie à remettre en cause la politique du président, celui qui est passé de « fils spirituel » à « Brutus » a fini par lui planter un couteau dans le dos en claquant la porte du gouvernement pour se présenter à la présidentielle. Une « trahison » en bonne et due forme que François Hollande a eu bien du mal à digérer.
Manuel Valls lâché par les « hollandais »
Sauf que – et c’est là que l’équation se complique – certains « hollandais » considèrent que la trahison de Manuel Valls est bien plus grave que celle d’Emmanuel Macron… En obligeant François Hollande à se retirer de la course à la présidentielle pour lui laisser la place, le chef du gouvernement a « fini de l’achever politiquement » – et commis un impair qu’il pourrait bien payer au prix fort…
C’est ainsi que certains « hollandais » historiques ont décidé de se rallier à Emmanuel Macron plutôt qu’à Manuel Valls. C’est notamment le cas de Robert Zarader, « copain de vacances de François Hollande », comme l’écrit dans son dernier numéro le magazine Valeurs actuelles, qui précise que cet expert en communication a rejoint les rangs de l’ancien locataire de Bercy « il y a déjà quelques semaines ». C’est aussi le cas de l’avocat et essayiste Jean-Pierre Mignard, qui est aussi accessoirement le « parrain de deux des quatre enfants » du président de la République et qui a « proposé ses services » à Emmanuel Macron, précise l’hebdomadaire. Plus symbolique mais tout aussi fort : Thomas Hollande, le propre fils du chef de l’Etat, a fait le même choix, comme nous vous le révélions cette semaine.
Et si Ségolène Royal soutenait Emmanuel Macron ?
Le mouvement pourrait ne pas s’arrêter là. Certains s’attendent même à ce qu’une certaine Ségolène Royal apporte son soutien à l’ex-banquier d’affaires. Non contente d’être un poids lourd du gouvernement, elle est aussi l’ancienne compagne de François Hollande et la mère de ses quatre enfants. Son ralliement enverrait donc un message fort.
Et cela serait tout à fait logique : la ministre de l’Environnement est la seule à avoir eu des mots gentils sur Emmanuel Macron lorsque tout le monde à gauche et au gouvernement lui tapait dessus. L’aidera-t-elle à gagner l’Elysée ? « Elle dit plutôt des choses agréables sur nous. Les hollandais ont perdu leur champion et certains sont en train de comprendre que Macron change en profondeur les ressorts de la vie politique », note-t-on dans le camp du jeune et ambitieux Emmanuel Macron. Affaire à suivre…