Manuel Valls savait déjà, avant même l’annonce de François Hollande, que ce dernier n’allait pas se représenter pour 2017. Comment l’a-t-il appris ?
Le week-end dernier, tout le monde en était certain : il y avait une crise au sommet de l’Etat entre le président et son Premier Ministre. En cause : les multiples déclarations et fuites dans la presse sur les ambitions de grandeur de Manuel Valls. « Si le président de la République pense que de toute façon, s’il est candidat, je serai derrière lui, j’irai coller des affiches, parler dans le train, faire des déambulations, là c’est non. Je me poserai la question de ce que je devrai faire« , martelait à ses proches le Premier Ministre. « Je n’ai renoncé à rien« , affirmait-il. On évoquait même une possible démission de Manuel Valls pour donner champ libre à sa candidature pour la primaire de la gauche. Et lundi, un déjeuner de 2h avec le président plus tard, puis tout a été oublié…
Jeudi, le magazine Marianne est revenu sur ce qui s’était dit durant ce déjeuner. Selon les informations du magazine, Manuel Valls était bien déterminé à annoncer sa démission à François Hollande. « Je ne me présenterai pas contre toi à la primaire« , a pourtant assuré le Premier Ministre. « Ce n’est pas ce que j’avais compris en lisant ton interview« , lui a répondu François Hollande – le tout dans une ambiance « glaciale », a rapporté le magazine.
Une ambiance « glaciale »
Puis, le président a rendu compte, face à son Premier Ministre, de toutes les difficultés qui l’attendraient, certaines insurmontables, s’il se décide à briguer un second mandat. Le renoncement s’est révélé alors évident. Il a donc confié à Manuel Valls que s’il n’y va pas, ce sera à lui, son Premier Ministre, d’y aller, devant la stupéfaction de Manuel Valls qui doute d’abord d’un coup de bluff de la part de son boss. Il ne lui a pas annoncé sa démission, faisant confiance à François Hollande. Qui a finalement bien renoncé à se représenter.