Ce couple d’Australiens vivant près de Bunbury, au sud de Perth, avait suscité un scandale mondial en laissant Gammy, un nourisson trisomique à sa mère porteuse, et en emmenant avec lui sa sœur jumelle en bonne santé. Cette affaire avait provoqué une vive émotion et relancé le débat sur la gestation pour autrui. Pourtant, deux rebondissements ont ensuite donné une autre tournure à l’histoire…
L’affaire du bébé trisomique né d’une mère porteuse en Thaïlande a secoué le monde entier. Il y a trois ans, Pattaramon Chanbua, une jeune femme de 21 ans de la province de Chonburi, au sud de Bangkok, accepte, en échange de 11000 €, de devenir mère porteuse pour un couple d’Australiens ne pouvant pas avoir d’enfants. En décembre 2013, elle donne naissance à des jumeaux : une fille en parfaite santé, Pipah, et un garçon trisomique, Gammy, souffrant en plus d’une malformation cardiaque. Le couple adoptant prend alors la décision de rentrer chez lui avec le bébé en bonne santé et de laisser son frère jumeau trisomique à la mère porteuse. Au quatrième mois de grossesse, des tests avaient en effet révélé la trisomie 21 du garçon.
« Je suis bouddhiste. Avorter, c’est comme tuer quelqu’un »
Mais Chanbua avait refusé d’avorter, comme le lui avait demandé l’agence qui avait servi d’intermédiaire. « Je suis bouddhiste. Si j’avais avorté, on m’aurait arrêtée, car c’est comme tuer quelqu’un », avait expliqué la jeune femme. Du jour au lendemain, Chanbua s’est retrouvée avec un bébé qu’elle n’avait pas prévu d’élever. « Je l’aime. Je l’ai porté neuf mois. Il est comme mon enfant. Je ne le donnerai à personne », avait-elle confié. Pour défendre le couple, une amie a publié dans le journal local de Bunbury, en Australie, la vraie version de l’histoire. « Gammy était très malade à la naissance. Les médecins ont dit aux parents biologiques qu’il ne survivrait pas en raison d’une anomalie cardiaque. Ils n’ont jamais évoqué la trisomie. La jeune Thaïlandaise a accepté qu’ils repartent avec la fille. Ils étaient effondrés de laisser le garçon », explique cette amie.
La police australienne s’est intéressée au passé du père biologique
Au moment où le couple tentait de se disculper, l’affaire a connu un effroyable rebondissement. La police australienne s’est intéressée au passé du père biologique, David Farnell, un électricien de 56 ans, et a découvert qu’il avait fait de la prison à deux reprises, dont une pour agression sexuelle sur mineures. Dans les années 1990, à l’âge de 20 ans, il a purgé trois ans pour l’agression de deux mineures de moins de 10 ans. Sept ans plus tard, il a été condamné à un an de prison pour violences sur un enfant. L’un de ses fils, adulte, a pris sa défense en expliquant que la prison l’avait profondément changé, évoquant un père « bon » et « épatant ». « Il a commis des erreurs. Il a payé », a-t-il affirmé. Suite à ces révélations, Chanbua a pu garder son fils avec elle, et la justice a décrété que le couple adoptant, David Farnell et sa femme, vivant en Australie, près de Perth, pourrait garder sa sœur jumelle, la petite Pipah, 3 ans.
Cet article est paru dans Closer C’est leur histoire n° 19.