L’arrivée en force de Jean-Marc Morandini sur Itélé pose question. Pourquoi s’acharner à faire venir un homme poursuivi par la justice, au risque de perdre de nombreux journalistes ? Selon un proche de Vincent Bolloré, le patron de la chaîne, ce serait une histoire de « dette » entre les deux hommes.
Depuis plusieurs semaines, c’est l’effervescence dans les locaux de la chaîne Itélé, détenue par Vincent Bolloré au sein du groupe qui possède aussi Canal Plus. Car l’arrivée de l’animateur et producteur Jean-Marc Morandini à l’antenne dès ce lundi pose de nombreuses questions au sein des rédactions. Et en dehors aussi…
Jeudi soir, on apprenait avec surprise l’arrivée de Jean-Marc Morandini sur Itélé dès le 17 octobre. Il y a quatre jours, les journalistes de la chaîne avaient protesté contre l’arrivée de celui qui est inquiété par la justice pour sa participation aux castings douteux de la web-série des « Faucons ». Une motion de défiance avait donc été proposée aux journalistes de la chaîne, adoptée à 92,2%, selon l’AFP. Et Olivier Ravanello et Antoine Genton avaient publié une tribune dans Le Monde, au nom de la Société des journalistes d’i-Télé/Canal+. Dans ce texte, ils demandaient à l’animateur de renoncer à sa venue sur la chaîne.
Selon un journaliste de Libération, si Jean-Marc Morandini est à ce point défendu par le sommet de la direction, c’est tout simplement grâce – ou à cause – de Vincent Bolloré lui-même. Selon un proche du milliardaire, « Vincent a une sorte de dette envers Morandini, un ami. Parce qu’il a été un formidable levier d’audience aux débuts de Direct 8. » Voilà donc une des raisons, si ce n’est la seule, qui explique l’arrivée de l’animateur très controversé, même si, pour l’instant, il reste innocent des faits qui lui sont reprochés.