Faire respecter la loi et s’en tenir au règlement, c’est le quotidien d’un policier. Mais ce jour-là, lorsqu’il a découvert un petit bébé couvert de saletés dans la voiture de sa mère, Derek a laissé parler son cœur de papa.
C’était une journée comme une autre, au cours de l’été en Virginie-Occidentale. Derek Graham, agent de police, et son collègue patrouillent. Soudain, ils repèrent une automobiliste « en état d’ébriété avancée » qu’ils arrêtent aussitôt. En inspectant le véhicule, les policiers découvrent alors un bébé sur le siège arrière. Très négligé, en mauvaise état, l’enfant, qui ne porte qu’une couche, est couvert de vomi. « ll en avait de la tête aux pieds, se souvient Derek. Ça sentait l’urine et les excréments. C’est l’une des scènes les plus dégoûtantes à laquelle j’ai été confronté lors de ma carrière impliquant un enfant, un nourrisson en plus! » La mère, alcoolisée, est immédiatement arrêtée et un appel est passé aux services sociaux.
« Au diable, le règlement ! Il faut que je nettoie ce petit bonhomme »
En les attendant, les policiers emmènent le bébé au commissariat, un lieu qui n’est guère adapté aux tout-petits. « On n’avait rien sur nous, pas une couche, rien du tout! Le bébé était angoissé, il pleurait », se souvient l’agent Graham. Bouleversé lui aussi par la tristesse du bambin, le policier déborde bien vite du cadre de ses fonctions habituelles: « Je me suis dit : au diable, le règlement et l’uniforme ! Je suis papa. Je ne peux pas le laisser dans cet état. ll faut que je nettoie ce petit bonhomme. » Pas de baignoire à l’horizon ? Alors, le flic au cœur tendre improvise un bain chaud dans l’évier du coin cuisine du commissariat : « Je l’ai mis dans l’eau avec du bain moussant, nos yeux se sont croisés, et il a aussitôt arrêté de pleurer et commencé à sourire. C’était juste un autre bébé après ça. »
« Je l’ai posé sur ma poitrine, il a été mon petit pote le reste de la soirée »
Une belle complicité, immortalisée sur des photos partagées par des millions de clics ces jours-ci. On y découvre le regard plein de joie du bébé qui fait autant sourire qu’il fend le cœur. « Après le bain, il était K.-O. Le pauvre avait eu une journée plutôt stressante, dit le policier. On n’avait rien au commissariat, pas de jouet ou de berceau. Alors, je l’ai posé sur ma poitrine. Et il a été mon petit pote pour le reste de la soirée. Lorsque les services sociaux sont venus le prendre, il s’accrochait à moi de toutes ses forces. C’était vraiment spécial. C’est triste, je ne connais même pas son prénom, sa mère était tellement ivre qu’elle n’a jamais pu nous le dire… »