Quatre mois après avoir défrayé la chronique, le député écologiste Denis Baupin est aujourd’hui visé par une quatrième plainte pour harcèlement sexuel.
Les ennuis continuent pour Denis Baupin. Quatre mois après avoir défrayé la chronique suite aux témoignages de plusieurs femmes politiques l’accusant de harcèlement sexuel, voilà que le député écologiste est aujourd’hui visé par une nouvelle plainte, comme le rapportent conjointement ce mardi Médiapart et France Inter. Une plainte qui vient s’ajouter aux trois précédentes et qui a été déposée en juin dernier par Véronique Haché, ancienne conseillère aux transports de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris. Cette dernière accuse le mari d’Emmanuelle Cosse, avec qui elle a travaillé à cette époque, de harcèlement sexuel, agressions sexuelles et appels téléphoniques malveillants.
Les faits remonteraient à juillet 2004. Alors qu’ils travaillaient sur le même dossier, Denis Baupin se serait un jour introduit dans le bureau de Véronique Haché et lui aurait proposé à plusieurs reprises d’avoir une relation sexuelle. Sous le choc, la conseillère ne dit rien à personne. Mais le député écologiste aurait par la suite réitéré sa proposition, cette fois-ci par SMS. Là encore, Véronique Haché ne parle à personne de ce qui lui arrive mais décide brutalement de quitter le cabinet de la mairie de Paris, cinq mois seulement après y être entrée.
« Libertinage incompris »
Même si les faits sont prescrits aujourd’hui, Véronique Haché veut faire entendre sa voix, notamment parce qu’elle a été « choquée » de la manière dont Denis Baupin a tenté de justifier les faits qui lui ont été reproché en utilisant l’argument du « libertinage incompris », comme il l’expliquait dans les colonnes de L’Obs en mai dernier. « Le sujet du libertinage, c’est une façon de renvoyer aux femmes une image d’elles négative, sur le thème ‘tu n’es pas assez intelligente pour comprendre ce que je veux faire’… On m’a demandé de prendre conscience des conséquences de mon témoignage. On renvoie toujours aux femmes la responsabilité de la prise de parole », déplore l’ancien conseillère de Bertrand Delanoë, insistant qu’elle « porte plainte » parce qu’elle « (veut) que le système judiciaire vienne (lui) dire que c’est prescrit ». « Ce n’est pas à moi de décider », conclut-elle.