Ecartée par France 2 de l’émission avec François Hollande qui sera diffusée jeudi soir, la syndicaliste Nadine Hourmant est persuadée que l’Elysée a fait « pression » sur la chaîne…
France 2 est-elle « trop conciliante » avec l’Elysée ? C’est en tout cas les accusations portées par plusieurs journalistes de la chaîne à quelques jours de la diffusion, ce jeudi, de Dialogue citoyen, une émission au cours de laquelle François Hollande répondra en direct aux questions d’un panel de Français. Sur demande du palais présentiel, la deuxième chaîne aurait par exemple accepté d’écarter deux interlocuteurs qui devaient interroger le chef de l’Etat. Parmi eux : une certaine Nadine Hourmant, une syndicaliste de Force ouvrière « connue pour ses interventions médiatiques musclées » et qui s’était déjà fait remarquer il y a deux ans sur le plateau des Paroles et des actes, révélait hier Le Monde. Des accusations vivement démenties par Michel Field, le nouveau directeur de l’information de France Télévisions, qui a précisé qu’il s’agissait d’une simple « reconfiguration de l’émission ». « Avoir moins de citoyens permettait d’avoir un vrai dialogue, pas seulement un témoignage », a-t-il insisté.
« François Hollande ne veut pas être confronté à la France d’en bas »
Pourtant, Nadine Hourmant en reste persuadée : si elle ne fait plus partie de l’émission, c’est à cause de « pressions » de la part de l’Elysée. « François Hollande ne veut pas être confronté à la France d’en bas », s’agace la syndicaliste, interrogé ce mardi dans les colonnes du Parisien. Auprès de nos confrères, France 2 campe sur ses positions et affirme n’avoir reçu aucune consigne de l’Elysée. De plus, fait savoir la chaîne, si Nadine Hourmant n’a pas été retenue dans le panel final, c’est parce qu’elle devait interroger François Hollande sur la crise agricole et que le sujet ne sera finalement pas abordé dans l’émission… Sauf que la syndicaliste avait été sélectionnée pour poser des questions sur la Loi Travail. Toujours selon Le Parisien, une équipe de France 3 l’avait d’ailleurs suivie le 31 mars dernier lors d’une manifestation contre le projet de loi de Myriam El Khomri. En interne, une enquête va être menée. La polémique n’est pas près de désenfler !