A l’occasion de la sortie de l’opus 7 de « Star Wars », en décembre 2015, Carrie Fisher, décédée le 27 décembre 2016 à l’âge de 60 ans, s’était longuement confiée à « Closer ». Nous republions aujourd’hui cette interview dans son intégralité.
Les fans de Star Wars sont en deuil. Mardi 27 décembre, ils ont perdu leur très chère princesse Leia, alias Carrie Fisher. L’actrice n’a pas survécu à la crise cardiaque qu’elle avait faite quelques jours plus tôt à bord d’un avion reliant Londres à Los Angeles. Elle avait 60 ans.
En décembre 2015, à l’occasion de la sortie au cinéma de Star Wars VII : Le Réveil de la Force, dans lequel Carrie Fisher reprenait le rôle qui l’avait rendue célèbre près de 40 ans plus tôt, l’actrice se confiait longuement dans nos colonnes. Sa carrière, sa dépression, son poids, ses relations avec sa mère Debbie Reynolds, son amitié avec Harrison Ford… Elle ne laissait aucun sujet sous le tapis. Nous republions aujourd’hui cette interview dans son intégralité.
Closer : Etiez-vous impatiente de reprendre le rôle de la Princesse Leia dans Star Wars ?
Carrie Fisher : Je vais vous faire une confidence. L’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas hésité à accepter cette proposition est que j’avais une peur bleue que mon personnage soit recréé sans ma présence par ordinateur. Avec toutes ces nouvelles technologies, les studios seraient capables aujourd’hui de faire une suite d’Autant en emporte le vent même si tous les acteurs principaux sont morts ! (Sourires.) A Hollywood, ils n’ont peur de rien pour juste se faire du fric. J’ai alors pensé : « Carrie, tu as intérêt à accepter avant qu’ils te foutent ton visage sans ton accord sur des images de synthèse par ordinateur ! »
Malgré une carrière bien remplie, êtes-vous reconnue dans la rue principalement pour votre rôle dans Star Wars ?
D’abord, il faut déjà que les mecs et les nanas aient un peu d’imagination pour me reconnaître ou qu’ils aient de très bonnes paires de lunettes car, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, j’ai un peu changé ! (Rires.) Oui, les gens me reconnaissent surtout pour mon rôle dans Star Wars, mais ça ne me dérange pas. Leia est une bonne personne. Elle a été forte, indépendante et très charismatique. Et franchement, je ne sais pas ce que je serais devenue sans elle !
Gardez-vous un souvenir particulier du tournage de ce nouveau volet ?
Même si je redoutais ce moment, je dois bien admettre que j’étais impatiente de revoir Harrison Ford. Je me suis d’ailleurs posé la question : « Est-ce que je vais le reconnaître ? » Car lui aussi, il faut le dire, il a bien vieilli ! (Rires.) Le premier jour de tournage, j’ai entendu un bruit de pas venir vers moi. Je l’ai reconnu tout de suite. C’était Harrison. Il s’est mis à crier sans beaucoup d’enthousiasme ni de délicatesse : « Carrie est dans sa loge ? » (Rires.) En entendant sa voix, j’ai eu l’impression d’être brusquement retournée à l’école.
« Je déteste faire des sacrifices »
Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris son terrible accident d’avion ?
J’étais soulagée ! Non pas qu’il soit vivant, mais je voulais voyager avec lui ce jour-là, et il avait refusé que je l’accompagne. (Rires.) C’était bien fait pour lui. Nous avons beaucoup conversé au sujet de cet événement et je n’ai cessé de lui répéter qu’il n’a plus l’âge pour faire ce genre de bêtises. Je n’ai pas peur de dire que c’est de l’inconscience à son âge. Quand on a plus de 70 ans, on reste à la maison et on ne pilote plus ! (Rires.)
Dans ce film, vous passez en quelque sorte le relais à la jeune comédienne Daisy Ridley. Quels conseils pouvez-vous lui donner ?
J’ai été vraiment surprise par le talent de cette jeune femme. C’est réellement une très bonne actrice. Elle est d’ailleurs bien meilleure que moi. Elle parvient à exprimer ses émotions d’une manière très impressionnante. Je ne suis pas certaine d’être la bonne personne pour donner des conseils mais, puisque vous me le demandez, ils sont simples : ne couche pas avec tes partenaires ou avec n’importe quel membre de l’équipe d’un film ! (Rires.)
Est-ce si important ?
C’est la clé du succès ! Si tu ne veux pas être emmerdée plus tard, tu as intérêt à rester calmement à la maison en pyjama en buvant une tisane, car si tu couches avec des membres du film, tu signes ton arrêt de mort !
Y a-t-il quelque chose que vous n’avez pas aimé durant le tournage de ce film ?
Perdre du poids ! On m’a obligée à mincir et je vous avoue que ce ne fut pas une partie de plaisir. En plus, je ne suis pas du tout copine avec mon physique. (Sourires.) Je ne me suis jamais aimée physiquement. Je suis très lucide sur ce côté-là. Je savais qu’ils avaient raison de me demander de perdre du poids mais, franchement, ce fut un véritable cauchemar parce que je déteste faire des sacrifices.
« J’ai connu une période assez difficile »
Vous avez d’ailleurs connu des moments difficiles dans votre vie. Aujourd’hui, êtes-vous heureuse ?
Oui, aujourd’hui, je me sens très bien. J’ai connu une période assez terrible à cause de ma dépression. Mais les séjours en hôpital psychiatrique m’ont surtout permis d’être plus forte pour affronter plus facilement les situations compliquées et douloureuses de la vie quotidienne. Je suis fi ère de la manière dont désormais j’ai réussi à prendre de la distance avec cette épreuve.
Est-ce que le fait d’avoir des parents aussi célèbres (Debbie Reynolds et Eddie Fisher) a été difficile à gérer ?
Non, pas vraiment, car mes parents ne sont pas restés au sommet ! Vous savez, les carrières de mon père et de ma mère ont commencé à sombrer assez rapidement. J’ai pu cependant prendre conscience à quel point le métier d’acteur est une étrange profession et, surtout, que la célébrité ne dure pas indéfiniment.
En voulez-vous toujours à Liz Taylor d’avoir brisé le mariage de vos parents ? (Son père a quitté la famille lorsque Carrie avait seulement 3 ans pour épouser Liz Taylor)
Vous savez, nous sommes devenues amies. Et puis, avec le temps, ma mère aussi s’est rapprochée de Liz. Mais en prenant du recul, ce que j’ai appris de cette mésaventure, c’est qu’elle n’aurait pas dû voler mon père à ma mère… (Sourires.)
Et vous, avez-vous enfin trouvé l’âme sœur ?
Oui, il s’appelle Gary et il a 3 ans et demi. L’homme de ma vie est mon bouledogue français et je ne me sépare jamais de lui. En plus, je peux vous dire que c’est un excellent danseur ! (Rires.)