Benjy, un taureau qui refusait de monter des vaches, était destiné à l’abattoir. Déclaré gay par le vétérinaire, il a été sauvé par Sam Simon, le cocréateur des Simpson.
Fin 2014, le propriétaire de Benjy, un fringant taureau, décide de se séparer de son animal. La raison ? La bête à cornes est incapable de se reproduire. Refusant toutes les vaches qu’on lui propose, il préfère tenter de monter ses congénères mâles. Avant de l’envoyer à l’abattoir, le propriétaire consulte un vétérinaire. Le médecin est catégorique : les orientations sexuelles de Benjy l’empêchent de procréer, tout simplement.
En 2012, Sam Simon (malade d’un cancer très avancé et décédé en 2015), cocréateur des Simpson et végétalien de longue date, veut consacrer toute sa fortune (estimée à 85 millions d’euros) à la sauvegarde des animaux. L’homme médiatique débourse alors les 6 500 € nécessaires pour sauver le taureau menacé : « Tous les animaux ont un terrible destin avec le commerce de la viande, mais tuer celui-là parce qu’il est gay, cela aurait été une double tragédie. Cela me réjouit d’aider les associations comme la Peta (association pour un traitement éthique des animaux) et d’offrir, comme à Benjy, un sanctuaire de paix plutôt qu’un sandwich ! «
Benjy, stérilisé afin de soulager ses pulsions, vit désormais paisiblement dans une ferme de Norwich, à l’est de l’Angleterre. Et c’est avec émotion que ses nouveaux maîtres ont assisté au premier baiser reçu par la bête : celui d’Alex, un bœuf âgé de 1 an, nouveau voisin de chambrée de Benjy…
L’avis de Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste
« D’un point de vue médical, il existe des anomalies anatomiques rares, souvent constatées chez le chat ou parfois chez le chien : l’hermaphrodisme. Ainsi, malgré la présence visible d’un organe sexuel masculin pour ce taureau, il est probable qu’il y ait dans son corps des hormones sexuelles féminines dont il est imprégné, et qui influent sur son comportement. D’où la préférence de ce taureau pour les mâles de son espèce et non pour les femelles. En cas de doute, il faut pratiquer une prise de sang et faire doser les hormones sexuelles. Toutefois, on a observé pour d’autres espèces (les bonobos, notamment) le cas de relations entre animaux du même sexe. Se pose alors la question de l’homosexualité chez les animaux. »
Pour aller plus loin : Le Comportement du chien de A à Z et Le Comportement du chat de A à Z, de Valérie Dramard, éd. Ulmer.