Alors qu’il répétait encore il y a quelques semaines qu’il ne serait pas un plan B, Alain Juppé a décidé de rétropédaler et se dit prêt à monter au front pour remplacer François Fillon au pied levé.
Depuis les premières révélations du Penelope Gate, Alain Juppé s’est montré très discret et n’a pas voulu rajouter de l’huile sur le feu. Il a répété à plusieurs reprises à son entourage qu’il était hors de question pour lui d’être une solution de rechange en cas de désistement de François Fillon. Le maire de Bordeaux craint que son passé judiciaire (une condamnation en 2004 dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris) ne refasse surface s’il devenait le candidat de la droite, lui qui a été battu au deuxième tour de la primaire en novembre 2016.
Aujourd’hui, Alain Juppé aurait changé de position comme le révèle Le Parisien dans son édition du vendredi 3 mars. Deux jours auparavant, François Fillon a annoncé qu’il restait candidat à la présidentielle malgré sa future mise en examen le 15 mars prochain. Plusieurs de ses soutiens, dont de nombreux juppéistes, ont décidé de quitter son équipe de campagne. Ils seront assurément ravis d’apprendre que leur mentor aurait donné son accord pour devenir le recours de son camp politique si François Fillon se retirait.
« Je ne me défilerai pas »
« Je ne me défilerai pas. Cette situation ressemble à un suicide collectif« , aurait assuré Alain Juppé à son équipe. Mais ne comptez pas sur lui pour le clamer haut et fort dans la presse. L’édile attendrait un soutien massif des autres courants de droite au-delà de tous les sympathisants, qui font déjà partie de ses supporters. « L’appel ne peut pas venir que des gens qui étaient déjà pour moi, il faut que ce soit plus large« , a averti Alain Juppé. Son message sera-t-il entendu rapidement ? Il ne reste plus que 14 jours avant le dépôt des 500 parrainages indispensables pour poursuivre la course à l’Elysée.