Nicolas Sarkozy aime voir que son ancien premier ministre est en grande difficulté, mis à mal par le « Penelope Gate ». Et il aime encore plus le fait que, selon lui, François Fillon est « pendu au bord d’un précipice, accroché à une corde qui ne tient plus qu’à un fil »…
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Et les (gros) malheurs de François Fillon, qui, depuis deux semaines est empêtré dans le « Penelope Gate », rendent heureux Nicolas Sarkozy. Très heureux même. L’ancien président de la République, éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite et du centre en novembre, a très mal digéré sa défaite. Il a très mal digéré aussi que son ancien premier ministre utilise ses pépins judiciaires pour le discréditer. « Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? », a lâché François Fillon l’été dernier lors d’un discours. Une référence à la célèbre affaire Bygmalion, dans laquelle l’ex-chef de l’Etat vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel.
Seulement voilà : aujourd’hui, François Fillon aussi s’expose à une mise en examen après les révélations accablantes du Canard Enchaîné sur les emplois présumés fictifs de son épouse Penelope, qui aurait empoché 900.000 euros sans lever le petit doigt. Et Nicolas Sarkozy boit du petit lait. « Il n’est jamais aussi heureux que dans les crises. Là, il est servi. C’est du lourd, du très lourd, il adore… et ne rate pas une miette de ce feuilleton délétère », confie l’un de ses soldats dans les colonnes de l’Obs, en kiosque jeudi 9 février.
« Il voit Fillon pendu au bord d’un précipice »
François Fillon à terre, Nicolas Sarkozy aurait vite fait de comploter pour prévoir son grand retour. Pourtant – et étonnamment diront certains – l’ancien locataire de l’Elysée n’y songe pas une seule seconde. « Il ne reviendra pas, mais peut devenir un faiseur de roi. Il a toujours le goût de la politique », estime ainsi le même informateur.
Mais alors, quel rôle pourrait-il jouer désormais ? Celui de l’entremetteur, bien sûr ! Selon son entourage, le mari de Carla Bruni aimerait en effet sauter sur l’occasion pour promouvoir la candidature de l’un de ses plus fidèles soutiens : François Baroin. « Sarko est persuadé que Fillon ne pourra pas tenir. Il voit ce dernier pendu au bord d’un précipice, accroché à une corde qui ne tient plus qu’à un fil. Il suffit d’attendre qu’elle cède… Quand la chute surviendra, il adoubera François Baroin », croit savoir l’un de ses plus proches collaborateurs. Reste à savoir s’il en aura l’occasion. Car pour l’instant, François Fillon reste fermement accroché à sa corde.