Quelques semaines après avoir donné naissance à son premier bébé, la dépression post-partum l’a submergée. Désemparée, Florence, la jeune maman a mis fin à ses jours.
La dépression post-partum toucherait 10 % des jeunes mamans en France, le sujet reste pourtant encore tabou et il est difficile de donner des chiffres exacts. Au Canada, un drame vient illustrer la violence de ces graves difficultés maternelles trop longtemps minimisées. Le 25 octobre dernier, deux mois après la naissance de son petit garçon, Florence Leung, une Canadienne de 32 ans, a quitté son domicile de New Westminster, au volant de sa voiture. Elle n’est jamais rentrée.Après trois semaines d’intenses recherches et d’angoisse insoutenable pour ses proches, le corps sans vie de Florence a été finalement retrouvé le 15 novembre par la police. Souffrant de dépression post-partum, Florence s’est suicidée, laissant derrière elle, son petit garçon de deux mois et toute une famille dévastée.
« Ce sur quoi ma vie reposait a disparu, nos projets ne se réaliseront jamais », confie Kim Chen, son mari. « Deux mois ont passé depuis que les enquêteurs en charge de retrouver Florence se sont présentés à mon domicile le regard sombre. Ce jour-là, j’ai su immédiatement ce qu’ils s’apprêtaient à me dire, avant même qu’ils passent la porte. Aussi irréel ce que cela puisse être, nous n’étions pas dans un épisode de série policière. Ce qui était en train de se produire était la vraie vie. La mienne celle de ma famille… »
Vous n’êtes pas seule
Son mari lui rend hommage et cherche à alerter les jeunes parents et leurs proches sur les dangers de ce mal courant mais méconnu : la dépression post-partum. « A vous toutes, les jeunes mères qui ressentez des baisses d’humeur ou des pics d’anxiété, demandez de l’aide aux professionnels et parlez de ce que vous sentez. Vous n’êtes pas seule. Vous n’êtes pas une mauvaise mère. « De nombreuses stars, comme la chanteuse Adèle, l’actrice Hayden Panettiere ont eu le courage de briser l’omerta et de confier leurs épisodes dépressifs lors de la naissance de leur enfants.
En France, la dépression post-partum toucherait 10% des jeunes mamans. Différente du « baby blues », caractérisé par une hypersensibilité et des sautes d’humeur de la maman, et qui apparaît entre trois et cinq jours après l’accouchement. La dépression post-partum apparaît plus tard quelques semaines à quelques mois après la naissance. Ces difficultés maternelles sont bien plus courante que ce que l’on pense, la dépression post-partum peut avoir des conséquences graves sur la santé de la jeune mère. Des accompagnements et des soutiens thérapeutiques existent.
Les symptômes (épuisement, perte de l’appétit, manque de sommeil, angoisse ne se voient pas toujours aux premiers abords et peuvent facilement être attribués au chamboulement provoqué par la nouvelle maternité. Seul recours pour la diagnostiquer : parler sans crainte de ses difficultés. Des associations, comme l’association Maman Blues, conseillent et accompagnent les femmes qui rencontrent des difficultés maternelles.
« La maternité est une chose merveilleuse parfois difficile et accablante »
La famille de Florence, qui avait entamé un traitement pour lutter contre la dépression au moment des faits, a tenu à apporter un message aux jeunes mamans sur la page Facebook en hommage à Florence. « À toutes les nouvelles mères. La maternité est une chose merveilleuse, mais peu importe comment vous êtes préparée, c’est difficile et accablant. Parce que vos proches voudront à 100 % vous soutenir à travers toutes les étapes de votre grossesse et lors de l’arrivée de votre petit dans ce monde, il est très important de partager vos soucis et vos émotions avec eux. (…) Vous n’aurez alors plus rien à craindre. S’il vous plaît laissez vos luttes et vos difficultés se faire entendre. Marcher à vos côtés et vous tenir la main, c’est ce que désire ceux qui veulent vous aider à faire de votre maternité un voyage heureux. »
.