Le jeune homme qui a jeté de la farine sur la tête de Manuel Valls a perdu un tiers de ses revenus après que l’un de ses employeurs l’a blacklisté à cause de son acte.
Personne n’a oublié « l’enfarinade » de Manuel Valls. Le 22 décembre dernier, alors que l’ex-Premier Ministre était en déplacement à Strasbourg, un mécontent lui a jeté un pot de farine sur la tête, justifiant son geste en scandant « 49-3, on oublie pas ! ». Le méfait a été immortalisé par les journalistes, qui ont publié des clichés de Manuel Valls, tout blanc, sur les réseaux sociaux. La victime a d’abord pris l’acte militant sur le ton de la rigolade. « Ce sont les joies de la campagne il n’y a aucun problème, la farine sans gluten, c’est un bon présage« , avait-il lâché.
L’enfarineur se retrouve désormais blacklisté de Radio France… Selon son témoignage recueilli par L’Obs et publié ce mercredi 1er février, cet intermittent du spectacle de 25 ans qui se fait appeler Bastien travaillait fréquemment pour France Bleu Alsace – six à sept jours par mois. Sa collaboration avec cette radio représentait près d’un tiers de ses revenus. Or, à cause de cet acte, Bastien ne sera plus rappelé par son employeur.
Un « acte citoyen »
« La semaine dernière, j’ai recontacté France Bleu Alsace. On m’a répondu qu’ils avaient reçu l’ordre de ne plus faire appel à moi pour une durée indéterminée« , a-t-il détaillé, une décision qu’il estime totalement injuste. « Je ne m’attendais pas à de telles répercussions. Dans la mesure où j’ai fait ce geste en dehors de mes heures de travail, que je n’avais pas parlé aux médias, comment est-ce que ça pouvait avoir une incidence sur mon travail ?« , s’est-il interrogé.
En revanche, Bastien ne regrette pas son geste, qu’il considère comme étant un « acte citoyen, un moyen d’exprimer mon mécontentement vis-à-vis de la loi travail ». « Je le referais sans hésitation. Ce n’était pas une bêtise de gamin, c’était un acte de désobéissance que chaque citoyen devrait être en droit de faire quand un homme politique bafoue les principes de base de la démocratie« , a précisé Bastien.