INTERVIEW.Au top de sa carrière sur le groupe TF1, Christophe Beaugrand nous parle de son deuxième livre, mais pas que… A bientôt 40 ans, l’animateur songe à avancer aussi dans sa vie personnelle.
Closer : Vous venez de sortir L’éloge de la loose, un livre de fiction-réalité humoristique…
Christophe Beaugrand : C’est ça. Je reviens sur trente histoires de loose. Je raconte d’abord comment l’histoire s’est vraiment déroulée, puis je la reprends en me mettant à la place d’un des protagonistes ou d’un des objets de la scène. Je me mets par exemple à la place d’Estelle Denis lorsque Raymond Domenech l’a demandée en mariage en direct à la télévision, ou j’imagine ce qu’a pu se dire le scooter de François Hollande… C’est parodique, mais ça part de faits réels.
Entre autres looses, vous racontez votre première rencontre avec Ara Aprikian (le directeur des programmes de Canal + à l’époque)…
C’était il y a dix ans. J’étais à Canal+ depuis six mois. J’avais rendez-vous avec lui et j’étais persuadé qu’il allait me proposer des trucs. J’y vais donc avec une forme d’arrogance, en me disant que je vais devenir la nouvelle star de Canal +. J’entre dans le bureau et Ara Aprikian me dit : « Bonjour ! Assieds-toi là, Stéphane. » Il ne connaissait même pas mon prénom.
Aujourd’hui, il est le patron de TF1 et il le connaît enfin…
Oui. Et il avait oublié cet épisode.
Vous parliez d’arrogance. Vous en avez fait preuve plus jeune ?
Non, ce n’était pas de l’arrogance, mais il y a eu un moment où je pensais que j’étais arrivé. J’avais péché par orgueil et ça a mis plus de temps que prévu. Avec le recul, c’est bien que ma carrière se soit construite étape par étape. Ça m’a permis de poser des fondations plus solides. C’est d’ailleurs le conseil que m’a toujours donné Nikos, qui me suit depuis longtemps : « Ne pas être trop impatient. »
Pour revenir à votre livre, vous racontez les looses d’Enora Malagré avec Pharell Williams et celle de Gilles Verdez avec JoeyStarr. Ça ne va pas améliorer vos rapports avec eux…
Il n’y a rien de méchant. Ce sont des anecdotes plutôt marrantes. Je parle aussi de Shy’m, de Julie Gayet. Je raconte des histoires qui ont fait le buzz et qui rappellent des souvenirs aux gens. Après, je ne fais pas les choses pour me faire des amis ou non.
Eux ne vous épargnent pas. Vous n’avez pas envie de leur répondre ?
Ils n’aiment pas ma façon d’animer et ils n’aiment pas Secret Story. Au début, ça m’a effectivement vraiment fait de la peine. C’était très violent et je ne comprenais pas pourquoi ils tapaient si fort. Je suis prêt à recevoir des critiques, ça fait partie du métier. Mais, quand ça devient répétitif, c’est difficile à encaisser. Et puis on finit par s’habituer. On ne peut pas plaire à tout le monde et ce n’est pas mon but. Jusqu’à maintenant, mes patrons apprécient mon travail, le public de Secret Story ou 50 mn Inside aussi. Pour moi, il n’y a que ça qui compte.
La plus grande loose, ce serait de devenir chroniqueur pour TPMP ou de travailler avec Jean-Marc Morandini sur iTélé ?
J’hésite ! (Rires.) Il ne faut pas avoir envie de faire de la télé à tout prix ! Si, un jour, je n’ai plus la chance d’avoir les émissions que je veux, j’arrêterai. J’ai longtemps travaillé avec Jean-Marc Morandini en radio. Les conditions de son arrivée sur iTélé sont telles que ça ne doit pas être très agréable de travailler dans son émission, mais ça n’a rien à voir avec ses qualités professionnelles. Je ne fais pas partie de ceux qui tirent sur l’ambulance. C’est quelqu’un que je ne peux pas critiquer, il a toujours été extrêmement élégant avec moi et je n’ai rien à lui reprocher. Ses ennuis avec la justice, c’est une autre question et ça le concerne, lui. Je trouve peu élégant que des gens lui tombent dessus aujourd’hui, alors qu’ils faisaient des pieds et des mains pour être dans son émission sur Europe 1.
Après la saison 10 de Secret Story, vous avez enchaîné sur le débrief de La Villa des cœurs brisés 2. Vous n’avez pas peur de devenir le Monsieur Téléréalité du groupe TF1 ?
Je me suis effectivement posé la question. J’aime beaucoup la téléréalité, mais je sais aussi comment ça se passe dans ce métier, on se fait vite enfermer. J’ai la chance d’avoir un panel d’activités très large entre 50 min Inside, où j’ai un rôle plus journalistique, Secret Story, Ninja Warrior, qui va revenir pour une saison 2, et Les Grosses Têtes sur RTL. Cela me permet justement de toucher tous les publics. Et puis, on me propose des projets intéressants en téléréalité, mais également sur d’autres formats.
Vous qui avez toujours milité pour le mariage pour tous, comment avez-vous vécu la victoire massive de François Fillon à la primaire de la droite ?
Ça fait mal. Il parle beaucoup de modernité des institutions et de l’économie, mais je ne suis pas persuadé que s’allier aux gens de La Manif pour tous et de Sens commun – qui ont une vision extrêmement rétrograde de la société, du droit de la femme, de l’homosexualité – soit un gage de modernité. J’ai voté à la primaire de la droite, j’irai à celle de la gauche pour choisir le candidat pour qui je pourrai éventuellement voter à la présidentielle. Mais ça ne sera pas François Fillon, ça, c’est une certitude.
Le 2 janvier, vous fêterez vos 40 ans. C’est un cap ?
Je ne les ai pas vus venir mais, même si je change de dizaine, ce n’est pas un cap. Quand j’étais gamin, je me disais que 40 ans c’était vieux et, maintenant que je vais les avoir, je suis un peu embêté… C’est 50 ou 60 ans qui doit être vieux. Et puis, je suis mieux dans ma peau aujourd’hui que quand j’en avais 30. J’ai moins le souci d’horloge biologique que ces dames.
La paternité vous travaille ?
Je ne m’imagine absolument pas sans enfants. Je pense que j’ai atteint aujourd’hui la sagesse et la maturité pour être capable d’être papa. Il va falloir que je m’y mette sérieusement. Mais ce n’est pas aussi facile que pour un couple classique. Je suis en train de faire des travaux chez moi pour créer une chambre. C’est une première étape.
5 choses qu’on ne sait pas sur Christophe Beaugrand
1. C’est Christophe lui-même qui signe toutes les illustrations de son livre, L’ Eloge de la loose.
2. Grand fan de bandes dessinées, il a une collection de 2 000 albums.
3. Pendant une interview pour 50 min Inside, Christophe a confondu Lambert Wilson avec Christophe Lambert. Il a passé tout l’entretien à employer le nom du premier pour celui du deuxième…
4. Pour ses 40 ans, il va emmener ses amis au soleil pour fêter son anniversaire.
5. Christophe Beaugrand sera à la tête de Secret Strory 11.