Le photographe turc Burhan Ozbilici était à Ankara lundi 19 décembre lorsque l’ambassadeur russe a été assassiné. Il a non seulement assisté au meurtre mais a aussi choisi d’immortaliser cette scène glaçante.
Les images tournent en boucle sur les réseaux sociaux depuis hier et se retrouvent même à la une de certains journaux. Prises lundi 19 décembre lors de l’inauguration d’une exposition de photos à Ankara, elles montrent un policier turc, armé d’un pistolet et tuant de sang-froid Andreï Karlov, l’ambassadeur russe en Turquie. L’auteur de ces photos ? Burhan Ozbilici, photographe pour l’Associated Press.
Dans un article publié mardi 20 décembre sur le site de l’agence de presse américaine, l’homme explique ce qu’il a ressenti à cet instant précis – et détaille les raisons qui l’ont poussé à immortaliser cette scène glaçante. « Le corps de l’ambassadeur gisait là, sur le sol, à seulement quelques mètres de moi (…) Cela m’a pris plusieurs secondes avant de réaliser ce qu’il venait de se passer : un homme avait été abattu devant moi », témoigne d’abord Burhan Ozbilici.
« Je suis journaliste. Je dois faire mon travail »
« Bien sûr, j’avais peur et je savais ce que j’encourais si jamais le tireur se tournait vers mois. Mais je me suis approché un petit peu et j’ai photographié le tireur pendant qu’il continuait à terrifier le public, à la fois captif et désespéré », poursuit le photographe truc. « Je suis là. Même si je suis touché et blessé, ou même tué, je suis journaliste. Je dois faire mon travail. J’aurais pu m’enfuir sans faire de photos mais je n’aurais pas su quoi répondre si les gens me demandaient : ‘Pourquoi n’as-tu pas pris de photos ?' », conclut-il.