Alain Juppé a beaucoup de mal à digérer sa défaite à la primaire de la droite et du centre. Selon ses proches, le maire de Bordeaux serait même « sous terre »…
Une véritable désillusion. A l’issue du second tour de la primaire de la droite et du centre, dimanche 20 novembre, Alain Juppé a dû s’incliner face à François Fillon. Crédité d’un score très faible il y a encore quelques semaines, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a finalement remporté contre toute-attente – et haut la main – le scrutin, rassemblant 66,5% des voix, contre seulement 33,5% pour le maire de Bordeaux. La claque est d’autant plus grande pour Alain Juppé que tout le monde depuis un an, des médias aux sondeurs en passant par les observateurs politiques, le donnait largement vainqueur de la primaire qui ne devait être pour lui qu’une simple formalité avant d’accéder à la présidentielle.
Alors forcément, la pilule a du mal à passer. « Ca a été très dur », avoue un proche du maire de Bordeaux au Figaro vendredi 16 décembre. « On a intégré la défaite dès le soir du premier tour, mais quand on a vu le verdict au soir du second tour avec presque trente points d’écart, le coup est devenu encore plus rude. Or Alain Juppé est un grand sensible », poursuit ce fidèle parmi les fidèles. « On a pris un grand coup de gourdin sur la tête « , renchérit Benoist Apparu, l’un des chevaliers d’Alain Juppé, qui a fait campagne à ses côtés. « Il est sous terre », va jusqu’à affirmer l’un de ses anciens coéquipiers dans les colonnes du quotidien.
« Je n’ai eu qu’une vie de souffrance »
Pour mieux accepter sa défaite cuisante, Alain Juppé est vite retourné dans son « cocon », « sa bulle » : la mairie de Bordeaux. Mais le candidat vaincu est à fleur de peau. La preuve : son premier conseil municipal depuis son retour a tourné au pugilat.
Son entourage reste toutefois persuadé que leur champion finira par se relever, même si, à 71 ans, c’était sûrement son dernier combat. « Sur le coup, il a été sonné. Puis il a commencé à encaisser comme il a si souvent fait dans sa vie politique. Il ne s’ennuie pas à Bordeaux, il digère », explique ainsi un élu bordelais. Mais pour l’heure, l’intéressé est pris d’un sacré coup de blues. « Je n’ai eu qu’une vie de souffrance. Tout ce que j’ai fait en politique s’est mal fini », s’est-il récemment lamenté auprès d’un parlementaire. Le chemin vers la guérison risque d’être long…