Le renoncement de François Hollande a provoqué des réactions de toutes parts, à droite comme à gauche.
Inévitable pour certains, grande surprise pour d’autres. Le renoncement de François Hollande, qui a eu l’effet d’un tremblement de terre sur la scène politique, a en tout cas été unanimement salué par la classe politique.
Le premier à s’exprimer sur le sujet, c’est Emmanuel Macron, dont on connaît les relations bien complexes avec le chef d’Etat. « C’est une décision courageuse et digne », a-t-il commenté. « Ce que le président de la République a annoncé aux Français est une décision éminemment difficile à exprimer« , a admis l’ancien ministre de l’Economie au micro d’RTL.
Le Premier Ministre Manuel Valls a également évoqué « un choix difficile, mûri, grave. C’est le choix d’un homme d’Etat. Je veux dire à François Hollande mon émotion, mon respect, ma fidélité et mon affection« , a-t-il confié dans un communiqué. « Ministre de l’Intérieur, puis Premier Ministre, je connais son courage, son sang-froid, celui d’un grand dirigeant, qui a su affronter des épreuves douloureuses pour la France. Il l’a fait avec un souci constant, protéger nos concitoyens, réformer notre pays, assurer son redressement dans la justice« .
Selon Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, la décision de François Hollande lui vaudra « la reconnaissance du peuple de gauche« . L’ancien ministre a salué « un plaidoyer émouvant qui montrait à quel point l’homme était touché« . Le président « a choisi de clore par lui-même et de lui-même un quinquennat au bilan controversé« . Ce renoncement « permet à la gauche de préparer son avenir, qui commence aujourd’hui même avec la primaire ».
Benoît Hamon, également candidat à la primaire de la gauche, a souligné le caractère inédit de cette décision : « C’est rare dans la Ve République de faire un tel choix ». Il s’est ensuite projeté sur la position de son parti à adopter dans les mois à venir : « Il nous revient face à la droite totale de François Fillon d’incarner une gauche totale, (…) sans quoi nous ne serons pas au second tour de l’élection présidentielle et nous aurons à choisir entre Marine Le Pen et François Fillon ».
« Echec du quinquennat » pour l’opposition
Du côté de l’opposition, le renoncement a été unanimement salué. François Fillon, très critique, a estimé que « le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d’aller plus loin« . « Ce quinquennat s’achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir« , a conclu le candidat Républicain à l’élection présidentielle.
François Bayrou, président du Modem, a estimé la décision « honorable » bien que « contrainte et forcée« .
Florian Philippot, Vice-président du FN, a jugé la décision « sage et inévitable. » « Dans les conditions d’échec de ce quinquennat, je ne vois pas comment François Hollande aurait pu se représenter », a-t-il renchéri. Pour Marine Le Pen, c’est « un échec très lourd du quinquennat ». « Le renoncement ne m’étonne pas. J’avais d’ores et déjà analysé que, si Nicolas Sarkozy n’était pas candidat, probablement il ne le serait pas non plus ».
Un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L’exigence pour les gauches est colossale.
ChT— Christiane Taubira (@ChTaubira) December 1, 2016
.@fhollande vient d’annoncer qu’il ne sera pas candidat. En adversaire résolu ms respectueux de sa fonction je veux saluer dignité du geste.
— Christian Estrosi (@cestrosi) December 1, 2016
Si cette décision de @fhollande ne manque pas de courage, elle ne manque pas non plus de lucidité. #DirectPR
— Christian Estrosi (@cestrosi) December 1, 2016
Il est rare dans la vie politique de privilégier l’intérêt général du pays plutôt que son ego et ses sentiments personnels. #DirectPR
— Christian Estrosi (@cestrosi) December 1, 2016