La candidature de Manuel Valls à la primaire de la gauche pour 2017 est dans la continuité du parcours ambitieux du désormais ex-Premier Ministre.
Actualisation : Manuel Valls a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle 2017 par la primaire de la gauche ce lundi à 18h30. Il a également précisé qu’il démissionnerait de son poste de Premier Ministre « dès demain ».
Manuel Valls va-t-il enfin connaître son heure, celle qu’il attend depuis au moins 8 ans ? Les ambitions de l’ex-Premier Ministre ne datent en effet pas d’hier. En 2009 déjà, il annonçait sa candidature pour la primaire socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2012. « J’ai envie de porter une génération, de porter un projet », avouait-il. Il a même fondé une association, « A gauche, besoin d’optimisme« , qui est ensuite devenue un parti politique. L’objectif : soutenir sa candidature, « sinon, je n’avais pas de support juridique et financier« , expliquait-il.
En 2010, il a publié Pouvoir, son quatrième livre dans lequel il a détaillé encore un peu plus sa vision politique pour la France. Il y a assuré être « candidat à l’élection présidentielle de 2012″ pour « fonder un nouveau pragmatisme républicain« , selon des propos retranscris à l’époque par Le Monde.
« Aucun détail ne semble lui échapper«
Finalement, ce ne sera pas pour cette fois. Au premier tour de la primaire socialiste en 2011, Manuel Valls s’est incliné : avec 5,63 % des voix, il s’est retrouvé derrière Ségolène Royal et Arnaud Montebourg. Pour le second tour, il s’est rangé aux côtés de François Hollande. L’ancien Premier Ministre est ensuite nommé directeur de la communication du candidat socialiste. Un rôle qu’il a pris très à cœur, comme l’a détaillé le JDD dans un article daté de 2012 : « Aucun détail ne semble lui échapper. Lorsque son candidat livre un discours, il ne fait pas partie de ceux qui l’écoutent attentivement au premier rang. Mais plutôt de ceux qui restent debout, un œil figé sur le candidat, l’autre rivé sur son auditoire », a raconté le journal. On s’imagine aujourd’hui que toutes les leçons qu’il a pu tirer de cette expérience, il pourra les utiliser potentiellement pour son compte d’ici quelques mois…
En 2012, François Hollande est élu président de la République. Manuel Valls est nommé au ministère de l’Intérieur. Par son style, sa pugnacité, et sa popularité, on l’a souvent comparé à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, devenu ensuite président de la République (coïncidence ?). Manuel Valls se rapproche alors de plus en plus de l’Elysée. En 2014, après la défaite de la gauche aux élections municipales, il est nommé Premier Ministre. Il n’est plus qu’à une marche de la fonction suprême… mais avant, il lui faudra se faire élire.
« Manuel Valls se prépare«
Depuis 2009, ses ambitions politiques sont restées intactes. Récemment, Manuel Valls ne s’en cachait même plus, ne tenant même plus compte des éventuels projets du président pour 2017. Elles ont même failli provoquer une véritable crise institutionnelle en début de semaine.
François Hollande s’est donc finalement retiré de la course, laissant champ libre à son Premier Ministre. « Manuel Valls se prépare, selon toute vraisemblance, à être candidat », a confirmé Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports au micro d’RTL ce vendredi. « Pour moi, celui qui a la force de pouvoir y aller aujourd’hui, c’est Manuel Valls ».