A 31 ans, Jérémy Ferrari manie l’humour noir pour dénoncer les aberrations des religions et des guerres. Drôle et cinglant, tendre et impertinent, le comédien révélé par Laurent Ruquier prouve que l’on peut vraiment rire de tout. Pour rester debout !
Closer : A quoi ressemblait votre enfance à Charleville-Mézières ?
Jérémy Ferrari : J’étais fils unique et plutôt renfermé. Je me sentais en décalage avec les autres. Et j’ai commencé le théâtre un peu par hasard, en CM1. Encouragé par mes professeurs, j’ai continué au collège. Ma mère m’a aussi conseillé de suivre des cours au théâtre de Charleville-Mézières. Puis un agent local m’a donné l’occasion de faire mon premier show – professionnel et payé – dans des maisons de retraite. Le déclic ! J’avais 16 ans et demi. J’ai lâché le lycée en seconde, après avoir redoublé la 3e. Je faisais un peu l’objecteur de conscience de l’Education nationale : j’y allais sans crayons ni stylos ! J’ai toujours eu du mal avec l’autorité et le jugement de valeur porté sur les gens par rapport à leurs notes…
C: C’est On n’demande qu’à en rire, en 2010, qui vous a fait connaître…
J.F: J’avais été refusé partout ! Là, pour cette émission, il n’y avait pas de casting, mais je ne voulais pas y aller ! Pourtant, Laurent Ruquier a insisté parce qu’il avait entendu parler de moi et qu’il appréciait l’humour noir. Finalement, j’y suis allé parce que j’ai été bercé par ses émissions. Ma mère était fan de lui. A ce moment de ma vie, j’accumulais les petits boulots, personne ne me voulait, j’étais dans une merde financière colossale et, entre-temps, mes parents, petits commerçants, avaient fait faillite. Laurent m’a sauvé !
C: Le début d’une vraie amitié ?
J.F: Absolument. Laurent est mon ami. Cet homme est un exemple de vraie bienveillance, d’honnêteté. Je viens d’acheter ma première maison, je lui ai envoyé un texto en lui disant : « C’est grâce à toi », et je le pense vraiment. Hormis le public, il est le seul à m’avoir soutenu. Et c’est justement lui qui m’a présenté à mon futur public. Cet été, je devais prendre des décisions professionnelles et je lui ai demandé son avis. Il est surtout hyperdroit ! Laurent est brillant, il possède une ouverture d’esprit, une force d’analyse et une vraie culture…
C: Dans On n’est pas couché, il vous a rendu justice en soulignant que le film Les Têtes de l’emploi était votre scénario originel. Pourquoi votre nom n’apparaît-il pas au générique ?
J.F: C’est moi qui n’ai pas voulu signer ce film et, comme l’affaire est au tribunal en ce moment, je ne peux pas en dire plus pour l’instant…
Retrouvez l’interview intégrale de Jérémy Ferrari dans Closer. Le nouveau Closer est disponible en kiosque vendredi et en version numérique le jeudi dès 20 heures.