Sur le plateau de Salut les Terriens, Henda Ayari est revenue sur son passé (très douloureux) de salafiste et adresse un message de paix, un an après les attentats de Paris.
Le 23 novembre 2015, quelques jours après les attentats de Paris, Henda Ayari faisait le buzz sur la toile en publiant un avant/après très commenté : on la voyait avec un voile puis le visage nu. Sur le plateau de Salut les terriens, l’auteure du livre J’ai choisi d’être libre (Editions Flammarion) s’est tout d’abord présentée en niqab avant de l’enlever devant les caméras. Face à Thierry Ardisson, la trentenaire – qui a reçu bon nombre de menaces à la suite de la publication de cette photo – est revenue sur son passé de jeune salafiste.
« Je voyais les hommes comme des prédateurs »
A 20 ans, Henda Ayari était étudiante en psychologie. Progressivement, elle tombe peu à peu dans le panneau du discours salafiste après sa rencontre avec un certain Bachir, son futur mari, qu’elle a rencontré grâce à une amie en commun. « Je sortais de l’adolescence, j’avais une quête de pureté, ma mère était persuadée que je n’étais pas une fille sérieuse (…) Finalement j’ai décidé d’aller vers l’islam et de porter le voile (…) Je me souviens à l’époque j’étais rebelle, j’avais une idée de la relation aux hommes qui était faussée. Je voyais tous les hommes comme des pervers, des prédateurs, il fallait me protéger de ça » lâche-t-elle. Henda Ayari se marie avec Bachir en Tunisie. Enceinte, Henda Ayari découvre peu à peu de nouvelles facettes très sombres de son mari qui refusait par exemple qu’elle se fasse examiner par un médecin homme pendant sa grossesse. « C’était primordiale on a été dans une clinique privée pour être sûrs de trouver une femme gynécologue ».
« Les femmes sont considérées comme des objets »
Pire encore, lorsqu’ils recevaient des amis de Bachir à dîner, Henda Ayari ne pouvait se montrer aux autres hommes et restait dans la cuisine : « Je frappais à la porte pour lui faire comprendre que les plats étaient prêts les uns après les autres ». Par ailleurs, la jeune femme n’avait plus le droit d’aller à l’université ni de prier à la mosquée. Henda Ayari a par la suite été victime de nombreux coups de son conjoint y compris quand elle était enceinte. Elle se souvient notamment du jour où elle est rentrée du marché avec un ensemble rose et un foulard. Bachir l’a étranglée. « Je m’en souviens comme si c’était hier » témoigne celle qui a décidé de quitter le domicile conjugal en douce. « Les femmes sont considérées comme des objets qu’on peut s’échanger ». A la police, Henda Ayari a appris que Bachir était fiché S et qu’il avait des contacts avec des « individus dangereux ». Un témoignage poignant à retrouver dans les pages du livre J’ai choisi d’être libre (Editions Flammarion).