Comme les chats ou les chiens, les nouveaux animaux de compagnie (NAC) peuvent être victimes de mauvais traitements. Sensible à la cause animale, Chloé a choisi de s’engager pour offrir un foyer aux lapins, chinchillas ou autres cochons d’Inde.
Le refuge Les grandes oreilles, situé en Isère, n’est pas un refuge comme les autres : il est uniquement consacré aux lapins et nouveaux animaux de compagnie. Et on le doit à la passion d’une toute jeune fille, encore lycéenne. « Tout a débuté quand ma cousine m’a laissé deux lapins dont elle ne voulait plus. Puis une voisine m’en a déposé un autre, abandonné, pour lui trouver une famille d’accueil. Comme mes parents possédaient un local inutilisé, j’ai décidé de créer un refuge », explique Chloé. C’est ainsi qu’en mai 2014, à 14 ans seulement, elle fonde avec sa mère l’association Les Grandes Oreilles (lesgrandesoreilles38.wordpress.com).
Chaque jour, après le lycée, elle passe trois heures à les soigner
Son refuge se remplit rapidement. « En moyenne, je m’occupe d’une trentaine d’animaux mais, cet été, j’en ai eu jusqu’à 70 ! La plupart du temps, des gens les déposent dans des cartons devant le portail du refuge. La fourrière m’en amène aussi, souvent des animaux retrouvés dans la rue. » Chaque jour, à la sortie des cours, cette lycéenne de terminale se rend auprès de ses lapins, chinchillas et cochons d’Inde. « J’y reste environ trois heures à chaque fois. Je les nourris, nettoie leurs cages, je soigne ceux qui ont besoin d’un traitement et je les laisse en liberté le temps de ma présence. En ce moment, deux lapins ont un rhume et un autre a subi une extraction des incisives, parce qu’il n’avait pas été correctement nourri. Le pire que j’ai vu, c’est un lapin à qui il manquait des parties d’oreilles, et un autre dont les pattes étaient brûlées par son urine parce que son maître ne nettoyait pas sa cage. »
« Au début, j’ai utilisé mon argent de poche… »
Pour nourrir et soigner au mieux ces malheureux, Chloé a dû faire preuve d’ingéniosité et donner de son temps. « Au début, j’ai utilisé mon argent de poche, puis j’ai mis en place des « opérations Caddies » dans les supermarchés, pour récupérer des granulés et de la litière. Chaque année, au marché de Noël, avec l’aide de bénévoles, nous organisons des animations, des tombolas et tenons une buvette pour récolter des fonds. » Chloé prend sa tâche très à cœur : « J’ai peu de loisirs, je suis des cours de danse et j’anticipe les devoirs que les professeurs nous donnent. Les vidéos que l’on a vues récemment de lapins angoras écorchés vifs pour leur fourrure sont affreuses ! On devrait faire quelque chose pour arrêter ce massacre. Je ne comprends pas qu’au XXIe siècle on considère encore les animaux comme des objets. »