Anne Pingeot révèle sur France Culture que c’est à la fin de sa vie que François Mitterand lui a écrit certaines de ses plus belles lettres d’amour.
Ils se sont aimés pendant de nombreuses années en secret. Anne Pingeot a accepté de se livrer sur les correspondances d’elle et François Mitterand. Ensemble, ils ont eu une fille, Mazarine Pingeot. C’est la radio France Culture et l’historien Jean-Noël Jeanneney qui a convaincu l’historienne de se livrer.
Durant ses entretiens, Anne Pingeot, 73 ans, révèle que ses lettres d’amour la touchent toujours autant. « On s’amusait, on parlait de la réincarnation, et je lui disais qu’il était un ancien chien, raconte-t-elle. C’est quelqu’un qui fait toujours sa ronde autour du troupeau pour que le troupeau soit bien en rond et tout le monde ensemble. (…) Il veut qu’il y ait tout le monde, il ne supporte pas qu’on quitte le cercle. Et c’est pour ça qu’à la fin moi je ne supportais plus le téléphone.«
« J’ai évidemment essayé de le quitter, beaucoup »
Anne Pingeot décide alors d’échanger différemment avec François Mitterand. « Le téléphone ça veut dire qu’il n’était pas là, mais qu’il tenait son cercle par le téléphone. Et je lui ai dit ‘Ou vous êtes là, ou vous n’êtes pas là, mais je ne veux pas les autres cercles.’ Et au fond, là encore, ç’a été une chance, parce que ses dernières lettres qu’il a écrites en 95, sont vraiment des lettres qui m’émeuvent encore.« A tel point qu’Anne Pingeot le lui reproche. « Je trouvais que la vie, ça aurait été mieux.«
Si ces lettres témoignent de leur amour, elles témoignent aussi de la volonté de l’historienne de mettre un terme à leur histoire. « J’ai évidemment essayé de le quitter, beaucoup. Ces lettres sont souvent le reflet des essais. Mais pour simplifier, personne n’arrivait à être aussi intéressant. Personne n’était aussi fascinant. C’est tellement important de ne jamais s’ennuyer. »