Athena, 12 ans, était dotée d’un recul sur la vie, d’une analyse, dont beaucoup devraient s’inspirer. A l’instar de ses parents et frères et sœurs, qui ont découvert quelques jours après sa mort le message qu’elle avait écrit derrière son miroir…
Trois mille mots. Des phrases inoubliables telles que « Chaque jour doit être particulier, tirez-en le meilleur », « La vie est un jeu pour tous, mais l’amour en est le seul gain » ou encore « Le bonheur est une direction, non une destination »… Ces lignes tracées au marqueur noir derrière un miroir, c’est le trésor inestimable découvert par Dean, le papa d’Athena, sa petite fille décédée en mai 2014. « C’est un miroir en pied qui était accroché dans sa chambre. Jamais je n’ai eu l’idée de regarder derrière, jusqu’à sa mort où je l’ai décroché. Athena n’en a jamais parlé, mais c’est le style de choses qu’elle faisait… » Car, selon ses parents et ses neuf frères et sœurs, Athena était ce genre de fillette, spirituelle, intelligente, avec une sensibilité et une maturité qui n’avaient de cesse d’étonner ses parents : « Elle analysait toutes sortes de situations avec une telle finesse que, parfois, il me fallait du temps pour suivre son raisonnement. Mais, à chaque fois, elle était dans le vrai. »
Athena souffre d’un cancer des os, un osteosarcome
C’est un soir de décembre que la petite Athena perd connaissance, apparemment sans raison. Inquiets, ses parents, Dean et Caroline, l’accompagnent aux urgences. Le diagnostic tombe, sans appel : elle souffre d’un cancer des os, un ostéosarcome. Immédiatement, les séances de chimiothérapie s’enchaînent. La fillette subit aussi une opération chirurgicale de plus de sept heures, pour tenter d’enlever la tumeur logée dans sa colonne vertébrale. Malgré ces épouvantables épreuves, Athena, coiffée d’une perruque pour cacher la perte de ses cheveux, garde le sourire et un positivisme forçant l’admiration de tous ses proches.
Malheureusement, la maladie aura raison de son combat. Alors, c’est sans doute pour aider sa famille à toujours voir la vie du bon côté qu’elle s’est efforcée d’inscrire ses pensées, son analyse sur l’existence. Un legs dont Caroline mesure l’importance jour après jour :« Quand mon mari a découvert les inscriptions, il était tellement bouleversé qu’il n’a pas pu tout lire tout de suite. Nous garderons cet objet pour toujours,c’est une part d’elle que nous chérissons à la maison. Nous l’avons raccroché dans sa chambre. »
« Ne vous inquiétez pas pour moi »
Pour la famille Orchard, lire ses mots, c’est comme entendre encore la petite Athena. « Elle est toujours avec nous. Elle avait une telle spiritualité… Et c’est vrai, cela nous aide à supporter un peu la douleur de sa disparition », avoue Caroline. A lire ce qui suit, nous n’en doutons pas une seconde… « L’amour est rare, la vie est étrange, rien ne dure et les gens changent. Chaque jour est spécial, alors profitez de chacun, vous pourriez mourir demain… La vie est seulement mauvaise si vous voulez qu’elle le soit. […] Ne renoncez jamais. Croyez à l’amour […]. Ne me jugez pas, soyez heureux et n’ayez crainte du jugement d’autrui. Au cours de votre vie, certains vous haïront, vous briseront, alors ayez la force d’assumer ce que vous êtes, ce qui fait que c’est… vous ! […] C’est ma vie, pas la vôtre, ne vous inquiétez pas pour moi. Ne pleurez pas, nous serons toujours côte à côte. »
Qu’est-ce qu’un ostéosarcome ?
Les sarcomes sont des cellules cancéreuses qui apparaissent dans un tissu « de support » comme les os, la graisse ou les muscles. L’ostéosarcome (localisé sur les os) est la plus fréquente des tumeurs malignes.
La moitié de ces tumeurs surviennent sur le fémur, et 80 % autour du genou, soit sur l’extrémité supérieure du tibia ou l’extrémité inférieure du fémur.
En France, l’ostéosarcome représente 7 % de la mortalité infantile entre 0 et 15 ans. ( 287 décès en 2010).
Pour une fille atteinte, 1,4 garçon est touché.
Dans le monde, le nombre de nouveaux cas chaque année est de 4,8 par million d’habitants de moins de 20 ans.
Sources : INCa, e-cancer.fr, Inserm.