En s’engageant dans l’Eglise catholique, elles avaient fait vœu de célibat. Mais leur amour l’a finalement emporté sur la religion… Le 28 août dernier, deux anciennes nonnes se sont unies en toute discrétion à la mairie de Pinerolo, près de Turin, en Italie.
Toutes deux affiliées à l’Ordre franciscain, Federica, l’Italienne, et Isabel, la Colombienne, se sont rencontrées lors d’une mission en Afrique. Pendant trois ans, les deux femmes ont caché leur liaison avant de prendre finalement la décision de se détacher de l’église pour pouvoir s’aimer librement. En brisant leurs vœux de célibat, Federica et Isabel, toutes deux âgées de 44 ans, n’ont pas perdu la foi mais, sommées de quitter l’Eglise, il ne leur est plus permis désormais d’être nonnes. Si les anciennes sœurs ont pu se marier, c’est dans le cadre de l’union civile, votée au printemps dernier en Italie. Une décision politique vivement décriée par l’Eglise catholique, qui avait soutenu et encouragé les nombreuses manifestations antimariage gay organisées dans le pays. Très commentée dans les médias italiens, l’union civile des deux femmes a été avancée d’un jour en secret, afin de s’assurer que la cérémonie se passe dans le calme : « Nous leur avons garanti leur droit à la vie privée », a déclaré Lucas Salvai, le maire de Pinerolo.
« Dieu veut bien que les gens soient heureux », a expliqué la mariée
Regrettant le rejet des homosexuels par l’Eglise catholique, les deux nonnes n’alimentent pas pour autant la polémique. « Dieu veut bien que les gens soient heureux », a simplement expliqué Federica, l’une des mariées, au quotidien italien La Stampa. « Nous invitons notre Eglise à accueillir tous les gens qui s’aiment. » Mariées civilement, les ex-Franciscaines devraient bientôt pouvoir s’unir devant Dieu. Franco Barbero, ancien prêtre radié de l’Eglise catholique, qui continue toutefois de célébrer des unions entre couples de même sexe, devrait prochainement leur accorder sa bénédiction. « Ces deux femmes sont des personnes merveilleuses, avec une grande foi, estime-t-il. Elles ont longuement réfléchi avant de prendre cette décision courageuse, car elles savaient qu’elle ne serait pas bien acceptée. »