La société allemande Karcher a adressé une lettre aux politiques français : elle ne souhaite plus être utilisée dans leurs éléments de langage pour désigner le « nettoyage » des quartiers défavorisés.
Utilisée pour la première fois en 2005 par Nicolas Sarkozy en marge d’un déplacement à la Courneuve en Seine-Saint-Denis, l’expression « nettoyer au Kärcher » a très vite suscité la polémique. Pourtant, elle est aujourd’hui entrée dans le langage courant des politiques, ce qui agace prodigieusement l’entreprise allemande qui n’hésite pas à le faire savoir.
C’est Gilles Boyer, le directeur de campagne d’Alain Juppé qui a partagé sur Twitter ce lundi une lettre envoyée par le directeur de la marque et adressée au candidat à la primaire. Kärcher s’inquiétant de la place que prenait le nom de l’entreprise allemande dans les débats politiques aujourd’hui. Dans cette lettre, le fabricant de nettoyeurs haute pression constate « depuis quelques mois, l’utilisation régulière du nom de la société sur la scène politique, en relation avec des sujets de société pour le moins sensibles » : une image polémique à laquelle l’entreprise de veut pas être associée.
« Je crois qu’il y a une erreur d’adressage »
Le directeur de campagne d’Alain Juppé a ironisé en visant indirectement Nicolas Sarkozy avec le tweet suivant « Bonjour Kärcher, je comprends votre préoccupation mais je crois qu’il y a une erreur d’adressage ». De son côté, le président des Républicains n’a pas réagi à cette demande. Il continue d’ailleurs à utiliser son expression fétiche, comme ce matin sur France Inter : « en 2007, le débat portait sur le Kärcher et la racaille » a-t-il rappelé.
Bonjour @Kaercher_PR je comprends votre préoccupation mais je crois qu’il y a une erreur d’adressage pic.twitter.com/ry9JYnOiRV
— Gilles Boyer (@GillesBoyer) October 17, 2016