Dans son autobiographie Double jeu, Pascal Papé revient sur son enfance difficile, qui l’a plongé dans la dépression il y a trois ans. Le rugbyman du Stade Français a même failli commettre l’irréparable.
Dans le monde du sport et du rugby plus particulièrement, ce genre de confessions sont plutôt rares surtout quand un joueur est encore en activité. A 36 ans, Pascal Papé, un cadre du Stade Français, est plus proche de la fin que du début mais il n’a pas eu peur de raconter ses fêlures du passé dans son livre Double jeu.
Dans L’Equipe Magazine ce samedi, Pascal Papé s’est confié sur le lourd secret de son enfance : « Je ne sais pas qui est mon père biologique. Et je m’en fous. Ma mère biologique est une femme qui connaît beaucoup de problèmes psychologiques : elle est souvent placée dans un centre psychiatrique, elle en sort, elle y retourne, elle est dans une vie de débauche. Pour pouvoir picoler, se droguer, elle se prostitue. Moi, j’arrive dans cette période-là. On ne sait pas de qui. » A sept mois et demi, alors que sa mère biologique ne s’occupe pas du tout de lui, le futur joueur de l’équipe de France de rugby est placé dans une famille accueil avec des parents et des frères et sœurs aimants.
Il a peur d’être retiré de sa famille d’accueil
Tout au long de son enfance, il est obligé d’aller voir cette « pauvre femme » comme il la définit et il pense vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : « Cela me crée des problèmes psychologiques, je suis très mal dans ma peau car je crains en permanence d’être retiré de cette famille et d’être renvoyé dans cet enfer avec ma mère biologique. Ça hante mes nuits, me fait faire pipi au lit jusqu’à l’âge d’au moins 12 ans. »
Ce parcours torturé reviendra le hanter de plein fouet en 2013 après une grave blessure au dos. Pascal Papé est tombé en dépression et il fait une tentative de suicide : « Oui, c’était trop. Tout explose au même moment. Je fais une dépression et, ce fameux soir, je suis au bord de faire n’importe quoi… Il y a à ce moment-là un mélange de fatigue, de tristesse, de dégoût de soi. Je ne suis bien que quand je dors or je n’y arrive pas. Alors, j’ai eu envie de dormir pour toujours… » Son séjour dans un hôpital psychiatrique dans la foulée s’est révélé salvateur et lui a permis de commencer à accepter son histoire.