L’habit ne fait pas le moine ? Peut-être mais, pour Emilie Albertini, autant être looké…Sur la nouvelle chaîne ELLE Girl, la styliste s’est d’ailleurs fixé pour mission de nous rhabiller pour l’hiver. Interview sans chichis.
Closer : Vous débarquez sur une nouvelle chaîne, ELLE Girl, avec Belle comme un camion. Parlez-nous un peu de l’émission…
Emilie Albertini : A bord d’un fashion truck, je vais sillonner la France. J’irai à la rencontre de candidates que je relookerai pendant une journée dans notre supercamion, avec un assistant beauté. Il y aura tous les aspects traditionnels – des essayages, de la mise en beauté, mais la vraie différence tient à ce que nos candidates seront comme vous et moi. Pas de caricatures ni de sensationnel : des filles de tous les jours dont nous allons révéler le potentiel !
Le but est de parler à la girl next door ?
C’est ça. Cela permet aux téléspectatrices de mieux s’identifier et de glaner des conseils. Avec des candidates qui partent de trop loin, le public est largué. Autre différence : on n’impose rien. On demandera même aux filles de venir avec leurs propres vêtements et on combinera des looks ensemble. L’idée n’est pas de tout racheter, mais de savoir bien assembler.
On connaît Cristina Cordula pour ses « magnifaik », et William Carnimolla pour son empathie. C’est quoi la marque de fabrique Emilie Albertini ?
Mon second degré. L’autodérision est importante. Il est plus sympa d’avouer ses faiblesses que de se prétendre inaccessible. Et, de toute façon, si j’arrivais un jour en pesant 40 kg, avec un brushing impeccable et en me la jouant icône, les gens se diraient que j’ai craqué ! J’aurais adoré être intouchable et faire peur… mais non ! (Rires.)
On vous a connue sur M6. N’est-ce pas frustrant d’être moins exposée et de recommencer sur une nouvelle chaîne ?
Pas du tout. Je suis flattée de commencer sur ELLE Girl, qui a toutes les valeurs du magazine qu’on a toutes lu. Je serai bien plus à l’aise que sur une grande chaîne. Et c’est moi qui suis partie de M6 de mon plein gré. Je ne voulais plus être exposée.
Pourquoi ?
C’était trop. A la base, j’ai un profil de journaliste. Je ne voulais pas spécialement faire de l’antenne, j’ai été repérée sans faire la démarche de passer des castings. Ces émissions m’ont apporté une notoriété que je ne renie pas, mais ce n’est pas évident d’être jugée sur des questions aussi subjectives que la mode !
Vous avez été très critiquée ?
Non, mais je me prenais de bons tacles sur les blogs, du genre « elle ne fait pas ses racines » ! Euh, ça s’appelle un tie and dye… Mais c’est vrai que je n’ai pas l’image de Cristina qui est très chic, proche du cliché que l’on se fait de la mode. Moi, j’étais plus jeune et moins apprêtée !
Vous avez commencé en tandem avec elle dans Nouveau Look pour une nouvelle vie. Vous regardez toujours ses émissions ?
Non, je ne suis pas très télé. J’ai des télécommandes dont je ne sais pas me servir !
Est-ce que vous relookez aussi vos proches ?
Non, bien que mes copines tapent pas mal dans ma garde-robe ! J’ai quand même relooké une amie d’enfance. Un jour, on faisait des courses au Monoprix et elle commence à attraper quelques pièces un peu bof, alors qu’il y avait des trucs chouettes. Ni une ni deux, je l’ai embarquée dans la cabine et lui ai fait des petits looks sympas pour l’été. A la suite de ça, elle a trouvé un amoureux, alors qu’elle était célibataire depuis un an, et ils ont fait un bébé ! Je pense qu’elle avait un manque de confiance en elle qui s’est débloqué là…
Ce ne serait pas un concept, genre « nouveau look pour un nouveau mec » ?
Pourquoi pas ? La mode semble superficielle, mais être bien dans son look donne de l’assurance.
Quel serait votre conseil pour habiller une fille ronde ?
D’assumer son corps et de mettre en valeur ses atouts. Si l’on peut reconnaître un truc à Kim Kardashian, c’est d’avoir remis les formes à l’honneur. On cintre donc sa taille, on ouvre les décolletés et on redessine une silhouette un peu patate plutôt que de la cacher dans un sac.
Et pour une maigre ?
Etoffer le haut, avec une grande chemise à poches dans un jean taille haute.
Quelle est la pièce à acheter d’urgence pour la rentrée ?
Une jupe plissée que l’on ne porte bien sûr pas avec un collier de perles et un serre-tête, mais avec un tee-shirt ample, des Stan Smith et des petites socquettes. Le détournement, ça marche toujours !
Demain, Afida Turner vient vous voir. Vous faites quoi ?
Je pars en courant ! Une candidate de téléréalité est un gros chantier ! (Rires.)
Où placez-vous le curseur entre mode et déguisement ? La traîne façon pizza de Rihanna ? La robe viande de Lady Gaga ?
Là, on est dans le show à l’américaine et j’adore ! Ce n’est pas du déguisement, c’est du business. C’est toute la différence entre les MTV Music Awards, où ça pète dans tous les sens, et les César, avec toutes les actrices en smoking noir. C’est chic, mais elles devraient plus s’amuser…
Quelle est la pire faute de goût en mode ?
Porter des vêtements qui ne vous vont pas. Un crop top quand on a du ventre, des spartiates montantes sur de gros mollets. Etre à la mode oui, mais pas à n’importe quel prix.
Et en beauté ?
Le contouring ! Ça donne une mine plastique et formatée. Tricher un peu, d’accord, mais la tête de tigre de toutes ces filles sur Instagram, c’est atroce !
La présidentielle arrive à grands pas. Quel est le pire entre la teinture de François Hollande et les talonnettes de Nicolas Sarkozy ?
Les deux se valent ! Quant à nos femmes politiques, j’adorerais qu’elles adoptent des looks façon Michelle Obama ou Kate Middleton…
Une Rachida Dati était lookée quand même…
Non, c’était trop bling-bling. Et puis, il y avait un problème général de vulgarité dans son cas…
Et Emmanuel Macron en maillot-polo dans Paris Match, vous en avez pensé quoi ?
Je n’ai pas besoin de le voir en maillot ! Qu’il reste en costard et fasse le taf. (Rires.)
Cette interview a été publiée dans le numéro 587 de Closer.
5 choses qu’on ne sait pas sur Emilie Albertini
1. En débarquant de Corse, à 18 ans, elle a commencé par des études d’espagnol. Quatre ans après, elle change de voie et fait son premier stage chez Mireille Dumas.
2. En passant les concours des écoles de journalisme, une examinatrice l’avait avertie qu’elle ne pourrait jamais faire d’antenne à cause de son accent du Sud. Raté !
3. Avec son amie Justine Fraioli, elle travaille à un guide sur la vraie vie parisienne : « On veut donner ses astuces et montrer que la Parisienne n’élève pas forcément des gosses bios dans un loft à Montmartre. »
4. Sa phobie ? Les rats : « Ça s’appelle la musophobie, c’est très sérieux ! »
5. Passionnée de voyages, elle aide son fiancé à développer l’application Flâneur, un réseau social pour les globe-trotters. « On y partagera ses coups de cœur et recommandations. »