Kristine Casey est devenue la mère la plus âgée de la petite ville d’Evanstone, dans la banlieue nord de Chicago. A 61 ans, elle a accouché… de son petit-fils ! Un petit garçon qu’elle a porté pour sa fille Sara, infertile.
Parce que son histoire est extraordinaire, Sara a décidé d’en tirer un livre (Bringing in Finn : An Extraordinary Surrogacy Story, Sara Connell, éd. Seal Press, en vente sur Amazon) dans lequel elle relate son parcours du combattant pour avoir un bébé. Un enfant qui lui sera finalement offert par sa propre mère…
Tout débute en 2004. Sara, 30 ans, vit une belle histoire d’amour avec Bill. Ensemble, ils veulent fonder un foyer, une famille. Mais, très vite, la jeune femme découvre qu’elle ne produit pas d’ovules. Dès lors, la machine se met en branle, et commence le long et parfois douloureux parcours du combattant. Les traitements s’enchaînent, dans le but de permettre à Sara d’ovuler et de tomber enceinte naturellement. Mais elle fait plusieurs fausses couches. Elle mène une seule grossesse à terme : des jumeaux qui naissent mort-nés. C’en est trop, Sara craque. Elle pense alors que c’est sans espoir et que jamais elle ne connaîtra la joie d’être mère. « Alors que j’étais hospitalisée, maman est venue me rendre visite. Nous nous étions un peu éloignées ces dernières années. Nos retrouvailles ont été surprenantes, belles et heureuses. Ma mère m’a promis qu’au bout de la peine que je traversais, il y aurait de la joie. Au travers de son tee-shirt, je voyais battre son cœur et, dans ma poitrine, cela sonnait comme un espoir fou. »
« Des femmes ménopausées ont déjà donné naissance à des enfants… et je suis plutôt douée pour ça »
En effet, Sara n’ose le formuler, mais elle espère très fort que sa mère puisse devenir une mère porteuse à sa place. De son côté, et après mûre réflexion, Kristine décide d’envoyer un courrier à sa fille dans lequel elle lui propose de porter ce bébé qu’elle ne peut avoir : « Des femmes ménopausées ont déjà donné naissance à des enfants… et je suis plutôt douée pour ça ! Les plus beaux moments de ma vie ont été quand j’étais enceinte de tes sœurs et de toi. » Il n’en faut pas plus pour démarrer la procédure. Après avoir réglé les nombreuses questions logistiques et médicales, avoir évalué les risques, la famille se lance dans l’aventure de la maternité.
Un seul point noir au tableau, le médecin estime que Kristine souffre d’une trop grande fatigue, et que cela pourrait largement s’aggraver durant la grossesse. « Quand on en a parlé avec maman, elle a éclaté de rire, me disant que la seule fois où elle a été fatiguée, c’est quand elle a dû gérer ses deux premières filles qui avaient moins de 5 ans et couraient partout, puis elle a ajouté : « Je suis retraitée maintenant. Je n’ai rien d’autre à faire. Si la fatigue est un point négatif, je pense qu’on pourra le surmonter ! » C’est ainsi que, neuf mois plus tard, en février dernier, Kristine donne naissance à son petit-fils, Finnean… Mère et fille se tiennent la main lors de la césarienne : « Quand le bébé a poussé son premier cri, j’ai éclaté en sanglots. C’est un miracle ! » Pour l’obstétricien qui a procédé à l’accouchement, la situation est inédite : « Tout s’est très bien passé, mais le contexte émotionnel était tel que je n’oublierai jamais ce que nous avons vécu. »