Jennifer et son époux, Vittorio, ont vite réalisé que quelque chose n’allait pas chez leur troisième enfant, Gianni. Dès ses 18 mois, le petit garçon commence à avoir d’effrayantes crises… Depuis, la vie de cette famille est devenue un enfer. Souffrant d’un trouble schizo-affectif, le garçon aujourd’hui âgé de 10 ans est ingérable. Aucun médecin n’a de solution…
« Maman, je veux mourir. Je veux juste aller dans une forêt et me suicider. Tu peux me déposer sur la route, quelque part ? » Ces mots, Jennifer ne les oubliera jamais. Son garçon, adopté à la naissance, comme ses deux autres enfants, avait alors 4 ans. La suite affreusement logique d’un comportement pathologique que personne n’a su calmer ou enrayer ces dernières années. La vie de Jennifer et de son mari est aujourd’hui un véritable enfer, car l’état de Gianni n’a fait qu’empirer.
« Personne n’est là pour nous. Nous nous sentons abandonnés »
Vittorio et Jennifer ont pourtant tout fait, rencontré toutes sortes de spécialistes, en vain. Au mieux a-t-on prescrit des antidépresseurs pour leur fils, alors qu’il avait à peine 4 ans,au prétexte d’un trouble de l’attention. « Mais quand on entend son enfant vouloir se suicider, je vous assure, on se dit que c’est sans doute beaucoup plus grave qu’un trouble de l’attention ! » Jennifer filme alors son garçon quand il est en crise. Lors de ces moments terribles, effrayants, où il répond à ces voix qui lui envahissent la tête, avec l’espoir qu’en montrant ces vidéos aux médecins, ceux-ci sauront l’aider… « Mais personne n’est là pour nous. Nous nous sentons abandonnés. Je supplie pour avoir de l’aide. »
La seule solution mise en place par le couple pour canaliser leur fils est que Vittorio pèse de tout son poids sur Gianni pour le calmer. La pression exercée permet ainsi à l’enfant de se détendre, tandis que sa mère lui parle doucement, pour le rassurer… Pendant ce temps, la petite dernière de la famille, Tizita, 5 ans, avoue se réfugier sous son lit, à l’abri, terrifiée par les menaces de son aîné quand il est en crise. « Je ne compte même plus les menaces quotidiennes et si nombreuses dont nous faisons l’objet. Gianni veut que son père, ses frères, ses sœurs et moi, nous mourions. Il veut nous tuer. »
Le mal dont souffre Gianni est un trouble schizo-affectif comparable à une bipolarité
Alors, Jennifer a peur, elle l’avoue : « Jusqu’à maintenant, nous parvenons à le maîtriser, mais quand il sera grand et fort, quelle chance aurons-nous de nous en sortir s’il met ses menaces à exécution ? » L ‘enfant est scolarisé dans un établissement spécialisé, mais aucun progrès n’est notable. Pourtant, le mal dont souffre Gianni est enfin identifié : un trouble schizo-affectif comparable à une bipolarité. « C’est même pire qu’avant. » Sur les dizaines de médicaments prescrits, aucun ne fonctionne. « Je pense que le domaine médical manque de moyens pour la recherche sur ce genre de trouble, mais je crois surtout que les médecins ne font pas preuve de compassion envers nous et notre fils malade. Il n’y a aucune gentillesse, aucune attention de leur part. Nous avons besoin d’aide… »