Julie, la guerrière, a perdu la bataille contre la mucoviscidose. Mais pas question que la mort ait le dernier mot. Malgré le deuil, les sœurs de la jeune femme de 25 ans, Elise et Mélodie, et sa famille veulent s’inspirer de son courage.
Comment vivre sans elle ? Comment combler le vide terrible que Julie, 25 ans, a laissé ? Cette question, sa famille se la pose encore tous les jours, un an et demi après sa disparition. « Sa mort a tout détruit, confie Elise, sa petite sœur âgée de 22 ans. Julie, c’était notre modèle, le pilier de la famille. Tout tournait autour d’elle. Toutes les trois, avec Mélodie, ma jumelle, nous étions inséparables. » Le 9 mars 2012, Julie perdait la bataille contre la mucoviscidose, après un combat mené, sa courte vie durant, avec un courage qui a marqué à jamais ceux qui ont croisé sa route. « Avant sa première greffe pulmonaire, à 15 ans, Julie vivait confinée entre la maison et l’hôpital. Petites, nous avions du mal à comprendre. Les parents absents, les hospitalisations longue durée, les bonbonnes d’oxygène, une grande sœur trop essoufflée pour jouer avec nous, c’était le quotidien. Alors qu’elle était en attente de sa seconde greffe, Julie a même eu le mariage dont elle rêvait. C’est dans sa robe blanche de princesse que nous l’avons enterrée. »
« Sa vie et la nôtre se sont arrêtées sur le bord de cette route »
Une sœur au caractère bien trempé qu’Elise évoque avec une infinie tendresse : « Elle adorait faire des blagues à nos parents et aux équipes médicales. Elle était capable de faire semblant de se sentir mal pour les taquiner. Jusqu’à la fin, elle a gardé le sens de l’humour. Et cette volonté d’être maîtresse de son destin, de tout gérer. » Mais le 9 mars 2012, tout dérape : « Julie devait être hospitalisée d’urgence. Ma mère a appelé une ambulance. Vu son état, ils n’ont pas voulu prendre le risque de la transporter. Le Samu est arrivé pour les escorter jusqu’à l’hôpital. Mais ils se sont montrés négligents. Julie se plaignait qu’elle n’avait pas assez d’oxygène, l’infirmière refusait de la croire. Ils sont restés deux heures devant sa maison à discuter. Finalement, elle est partie en ambulance, sans escorte. Soixante kilomètres plus tard, Julie s’est sentie mal, elle ne pouvait plus respirer. L’ambulance s’est arrêtée sur le bas-côté. Le Samu a été appelé en renfort, mais il était trop tard. Sa vie et la nôtre se sont arrêtées sur le bord de cette route. »
« On survit plus qu’on ne vit, et nous voulons continuer son combat »
La colère reste vive pour Elise et les siens, mais l’important, à présent, c’est de rendre hommage à Julie : « Notre famille se reconstruit. Mes parents ont vécu la pire douleur qui soit. Mélodie et moi aussi, on survit plus qu’on ne vit. Cela prend du temps, mais nous voulons continuer son combat*. Nous allons créer une association pour aider les malades et leurs familles. Récolter des dons pour faire avancer la recherche sur la mucoviscidose. Nous militons aussi en faveur du don d’organes. Julie nous a appris à ne pas lâcher devant la maladie. Par amour pour elle, malgré la douleur et le deuil, nous ne baisserons pas les bras. Sa rage de vivre sera notre inspiration. »
*Page Facebook : Hommage à Julie Vaultier décédée de la mucoviscidose.