Porteuse d’un gène prédisposant au cancer, Ludivine, mère de 3 enfants, a décidé de subir une ablation des seins et de l’appareil génital.
Depuis trois ans, Ludivine a le sentiment de revivre. « On m’a fait un merveilleux cadeau. Je veux profiter à fond de chaque instant ! » Pendant des années, cette maman de trois enfants a vécu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête… « A 36 ans, ma mère a perdu sa bataille contre le cancer, laissant derrière elle quatre enfants. A 33 ans, exactement à l’âge qu’elle avait lors de son diagnostic, on m’a annoncé que j’avais, moi aussi, un cancer du sein. J’avais peur de mourir et de ne pas voir grandir mes enfants. Alors je me suis battue. »
Ce premier combat se révélera douloureux : « La tumeur était importante. J’ai dû subir six mois de chimiothérapie avant l’opération. Le traitement était terriblement agressif. En une nuit, j’ai perdu tous mes cheveux. J’ai dû acheter une perruque en urgence. La chimiothérapie me ravageait. Elle me laissait en permanence ce goût de brûlé dans la bouche. J’étais mal dans ma peau. Aujourd’hui encore, j’en reste traumatisée. Et puis il y a eu l’ablation de mon sein gauche. C’est difficile d’accepter ce corps mutilé. Mais, le plus important, c’est de rester en vie… » Très affaiblie, Ludivine, véritable battante, finit par remonter la pente, soutenue par son mari, Christophe : « Mais il y avait en permanence l’inquiétude, les visites à l’hôpital… Je ne pouvais pas me consacrer à ma famille comme je le souhaitais, même si j’ai toujours mis un point d’honneur à ne pas me laisser aller. »
« Maintenant, je sais que le cancer ne reviendra pas, et c’est magnifique ! »
En septembre 2013, alors que l’angoisse n’a jamais cessé de planer, cette femme pudique, qui gardait ses peurs pour elle, se voit proposer un test génétique par l’équipe médicale qui la suit : « Le but est d’identifier, par une prise de sang, une éventuelle mutation qui favoriserait l’apparition du cancer. Sans surprise, j’ai appris que j’étais porteuse du gène BRCA2, responsable des cancers du sein et de l’ovaire. Ce qui signifie que j’avais 85% de risques de rechute. Dès qu’on m’a parlé de chirurgie préventive, j’ai dit oui. Sans hésiter. C’était une évidence ! » Un résultat qui fait ressurgir un passé douloureux, mais que Ludivine saisit comme une opportunité : « J’encourage toutes celles qui doutent à faire cette démarche. Savoir, c’est pouvoir prévenir et être mieux traitée ! En mai, j’ai subi l’ablation de mon autre sein puis, plus tard, celle des ovaires et des trompes. Tout cela reste douloureux, physiquement et moralement, mais je me sens libérée. Maintenant, je sais que le cancer ne reviendra pas, et c’est magnifique ! »
Pleine de projets, fière de ce combat qu’elle a mené avec courage, Ludivine entend profiter à 200% de la vie : « Mes enfants, mon mari, m’ont trop vue souffrir. Je vais enfin laisser la maladie de côté, voyager. Je suis heureuse d’être là, toujours en vie, auprès de ceux que j’aime. Les tests génétiques et la chirurgie préventive sont des armes précieuses, il faut les utiliser. Quand ma fille sera en âge d’être dépistée, je veux qu’elle saisisse cette chance d’être informée et de prendre sa vie en main. »
Cet article est paru dans Closer C’est leur histoire n° 16