On a souvent décrit DSK comme un animal politique. Mais en 2013, c’est au « roi des porcs » que Marcela Iacub, son ex-maîtresse, préférait l’assimiler dans un livre très décrié. De quoi en refaire la bête noire des médias…
Du peignoir aux menottes, des palaces aux tribunaux, du Sofitel au Carlton… Sur la sexualité de DSK, on pensait avoir tout entendu. On était pourtant loin, très loin, du compte. Nous sommes en février 2013, à Paris. L’ex-patron du FMI tente de faire oublier ses mésaventures hôtelières, entamées près de deux ans plus tôt. Sauf qu’après Nafissatou Diallo ou Tristane Banon, une autre femme a des révélations à faire à son propos. Elle, c’est Marcela Iacub. Elle est essayiste et juriste… Mais cette Franco-Argentine a surtout eu une liaison avec Dominique Strauss-Kahn de janvier à août 2012, sur laquelle elle a décidé de revenir dans un livre, Belle et Bête.
Certes, elle ne nomme jamais DSK dans l’ouvrage. Mais dès la veille de la sortie, elle précise son identité dans une interview au Nouvel Observateur. Et la description qu’elle fait de l’homme politique n’est pas des plus flatteuses. « Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin…, » écrit-elle dans son bouquin. « Tu te comportais comme un méchant porc. » Un côté bestial dont l’auteure explique pourtant qu’il l’a séduite. « C’est parce que tu étais un porc que je suis tombée amoureuse de toi. Le porc a un rapport au présent que les humains n’ont guère. » S’ensuit alors une apologie de la race porcine en 128 pages, qui ridiculise du même coup celui qu’elle qualifie de « cochon sublime ». D’autant que Marcela Iacub ne se contente pas d’en faire le héros de ses cinquante nuances de groin ! Elle détaille aussi son goût pour les « femmes laides et vulgaires »; elle avance la cause de ses aspirations présidentielles (« transformer l’Elysée en une géante boîte échangiste »)… Et se livre à une analyse de son couple.
Une « femme qui séduit pour écrire un livre » ?
L’opus va faire le bonheur des médias et déchaîner les foudres de DSK, qui l’attaque en justice avant même la parution. Il la fera condamner, ainsi que son éditeur, à 50.000 € de dommages et intérêts, et l’insertion en entête d’un encart précisant sa position sur le sujet. Un essai qu’il taxe en outre « d’abomination » tandis qu’Anne Sinclair évoque, elle, « une femme perverse et malhonnête ».
D’autant qu’entre eux, tout avait bien commencé ! Lorsque Marcela Iacub rencontre les Strauss-Kahn, c’est parce qu’elle a écrit en 2012 Une société de violeurs ?, qui prenait la défense de l’ex-ministre dans l’affaire du Sofitel. Selon lui, cette « femme qui séduit pour écrire un livre » l’aurait donc manipulé. Une version démentie par la principale intéressée, qui se fera néanmoins beaucoup tacler pour le mélange des genres auquel elle s’est prêtée. A croire que vouloir la jouer « franco de porc » n’est pas sans danger…
Cet article a été publié dans le numéro 582 de Closer.