Cédric et Julie vivent un amour fou. En septembre 2013, peu après leur mariage, Julie doit subir une extraction dentaire. Et le bonheur vire au cauchemar. La toute jeune mariée meurt quelques jours plus tard, laissant un époux inconsolable.
C’est un homme abattu, encore abasourdi par la disparition si brutale de sa jeune épouse, qui nous confie sa tristesse, sa colère, mais aussi sa belle histoire avec Julie, rencontrée il y a sept ans sur Internet. « C’était exactement le 4 janvier 2009, je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai eu un vrai coup de foudre. Sa gentillesse, sa joie de vivre et ses magnifiques yeux marron clair m’ont tout de suite charmé », se souvient Cédric, boulanger de 36 ans à Montignies-sur-Sambre (Belgique). Au fil des mois, leur relation se construit, puis abrite un bonheur sans nuages. En début d’année, Julie et Cédric s’installent ensemble. »Le mariage, c’était une suite logique. On s’aimait, on voulait avoir des enfants. On s’entendait si bien, jamais aucune dispute. » Le 17 août 2013, Julie et Cédric se disent « oui » en l’église de Marcinelle, entourés de leurs familles et amis. « Nous n’avions pas les moyens de partir très loin pour notre lune de miel, alors on a passé une semaine à Breden, en bord de mer. C’était vraiment bien », se rappelle pudiquement Cédric.
Une intervention bénigne
A la fin de l’été, Julie doit subir une intervention, considérée comme bénigne par le chirurgien, qui l’angoisse un peu. « Elle n’a jamais supporté d’aller chez le dentiste. C’était impossible de lui soigner une dent, elle bougeait sans arrêt. Elle a fini par contracter une inflammation généralisée des gencives et la seule solution était d’extraire toutes ses dents et de lui poser un dentier.« Le lundi 2 septembre, au matin, la jeune femme entre à l’hôpital de Charleroi. « A 15 heures, elle était sortie. Il était prévu qu’elle reste dormir une semaine chez ses parents, car son père, prothésiste dentaire, préférait surveiller sa convalescence. » Dès les premières heures après son retour à la maison, Julie se plaint de violents maux de tête. Certainement les effets de l’anesthésie générale et des douleurs provoquées par l’opération, pense la famille. Mais, le lendemain, l’état de Julie se dégrade.
Le jeudi 4 septembre, ses parents contactent leur médecin de famille qui demande aussitôt l’hospitalisation de Julie. « C’est là que l’hôpital a commis une grosse faute, d’après moi. Ils ont laissé Julie et sa mère attendre cinq heures aux urgences pour finir par leur dire qu’elles pouvaient rentrer chez elle. Ils ont fait une prise de sang, lui ont donné un bol de soupe, et c’est tout. Ils ont même dit à ma belle-mère que, si ça ne lui convenait pas, elle pouvait aller voir ailleurs ! » La nuit suivante, Julie est prise de convulsions. Ses parents appellent une ambulance, mais la jeune femme sombre dans le coma pendant son transfert à l’hôpital. « J’étais sous le choc. Cette histoire était totalement insensée. Ma femme était pleine de vie et n’avait aucun problème de santé cinq jours auparavant ! » Le neurologue qui s’occupe de Julie annonce à la famille qu’elle est en état de mort cérébrale.
« Je dois savoir ce qu’il s’est passé »
Le vendredi 13 septembre 2013, son cœur cesse de battre. Un mois après avoir célébré l’union de Cédric et Julie, dans la même église de Marcinelle, le prêtre prononce une oraison funèbre à la mémoire de la jeune femme, qui avait seulement 20 ans. Inhumée ensuite dans le caveau que Cédric avait acquis pour sa famille, Julie porte ce jour-là sa bague et sa robe de mariée. « J’y tenais, car ça lui appartenait », confie son mari, ému. Malgré la douleur, l’absence, la famille de Julie réagit. « Ma femme ne reviendra pas, mais je dois savoir ce qu’il s’est passé. Et surtout, je ne veux plus que ça arrive. Avec ses parents, on a porté plainte pour qu’une enquête nous apporte des réponses ». Mais, pour obtenir des résultats fiables et pertinents, il faut exhumer le corps de Julie. « C’était hors de question ! Puis j’ai réfléchi, nous devons la vérité à Julie. » Le 11 octobre 2013, l’exhumation a donc eu lieu. Dans l’attente des résultats, Cédric survit et poste des messages sur Facebook à l’attention de son « cœur » qui lui « manque beaucoup »…
Cet article est paru dans le numéro 16 de Closer, c’est leur histoire.