Depuis la France où elle veut voir grandir sa fille, Fanny mène un combat de tous les jours de récupérer la petite Giulietta, enlevée par son père. La jeune maman s’est confiée à Closer.
Une peluche Hello Kitty, des jouets encore emballés… Sa chambre n’attend plus qu’elle. Malgré la souffrance, malgré l’attente, Fanny a mis un point d’honneur à ce que tout soit prêt pour le retour de sa petite Giuletta : « J’ai un appartement, un CDI, mon indépendance. J’aurais tout pour être heureuse mais je ne vis pas. Ca fait dix mois que je n’ai pas vu ma fille », confie la jeune Rémoise de 21 ans. « Alors que nous trouvions au Mexique, son père, américain, l’a kidnappée et s’est enfui avec elle aux Etats-Unis. Moi, je ne pouvais plus y retourner car mon visa n’était plus valable. Aujourd’hui, je suis bloquée en France et je me bats pour la récupérer« .
« Il m’est arrivé d’avoir peur qu’il me tue »
L’aventure américaine avait pourtant bien commencé. Jeune fille au pair, Fanny rencontre le futur père de sa fille qui devient son mari. Un conte de fée qui tourne très vite au cauchemar : « Pendant ma grossesse, il a montré son vrai visage. Alcoolique et violent. Tout a commencé par des insultes, une gifle. Puis les violences sont allées crescendo. Il m’est arrivé d’avoir peur qu’il me tue« . Amoureuse, Fanny supporte l’insupportable dans l’espoir que l’arrivée du bébé va tout changer : « Je croyais toujours que cela irait mieux. J’avais grandi sans mon père. Je ne voulais pas la même chose pour ma fille. Giulietta est née le 13 février 2015. Entre nous deux, ça a été tout de suite très fusionnel. Je préférais ne pas dormir plutôt que de la laisser un instant. »
Fanny veut croire à un bonheur possible mais les violences conjugales continuent. Dans une ultime tentative de sauver le couple, elle et son mari partent s’installer au Mexique, où vit alors le père de Fanny : « En quittant les Etats-Unis, je savais que je ne pourrais plus y retourner. J’y résidais légalement car j’étais mariée mais mon ex n’avait fait jamais les démarches pour que j’aie la carte verte. Donc je lui ai fait jurer qu’il n’ira jamais aux Etats-Unis avec ma fille sans moi. Il a promis, s’étonnant même d’une telle idée. » Après quelques semaines de répit, Fanny est une nouvelle fois victime de graves violences. Pour la jeune maman, c’est le déclic : « En me frappant, il a touché ma fille que je portais dans mes bras. Ça, je ne pouvais pas le tolérer. Et puis cette fois, je n’étais plus seule. J’avais mon père près de moi. J’ai réussi à le quitter pour de bon. » Une fois le couple séparé, tour à tour insistant et menaçant, le père de Giulietta ne cesse de demander à voir sa fille. « Il voulait absolument l’avoir pour une nuit. Même si j’étais très en colère, je voulais tout faire pour préserver le lien père-fille. C’est ce qui a causé ma perte », se souvient Fanny, encore sous le choc. Le lendemain matin quand elle vient chercher sa fille, Giulietta et son père ont disparu : « Il n’y avait plus rien à faire, il avait quitté le Mexique avec ma fille. Je ne pouvais plus le suivre aux Etats-Unis et il le savait. » Quelques jours plus tard, nouvelle épreuve, le père de Fanny, sans doute éprouvé par le choc, meurt d’une crise cardiaque : « C’était trop, je me suis effondrée et je suis retournée en France… »
« Je ne baisserai pas les bras »
De retour sur le sol français, Fanny est en grande souffrance. Mais très vite, elle retrouve la force nécessaire pour mener le combat de sa vie : « Récupérer ma fille. Tant qu’elle ne sera pas avec moi, je ne baisserai pas les bras. Mon avocate française a déposé assignation devant le tribunal de grande instance de Reims pour que j’obtienne l’autorité parentale exclusive. J’ai trouvé un avocat américain pour commencer les procédures judiciaires aux Etats-Unis. Tout cela coûte très cher. Ma vie se résume à travailler pour mettre l’argent nécessaire de côté. C’est un combat de tous les jours et je le mènerai jusqu’au bout. La place de Giulietta est avec moi. »