Restera-t-il dans l’Histoire comme l’homme du Brexit ? Oui, mais pas seulement. Car le mandat de David Cameron a été émaillé par ses folles aventures avec un porc mort. Tout est bon dans le cochon ?
C’était l’un de ces jours où l’on s’est demandé si la presse anglaise nous prenait pour des jambons… L’un de ces moments où l’on ne savait plus si ce qu’on lisait était du lard ou du cochon… Mais il y a quelques mois, l’histoire a pourtant fait les gros titres de tous les médias britanniques, y compris les plus sérieux. Son nom : le « Pig gate », ou « scandale du porc », en français.
Septembre 2015, Londres : les journalistes politiques reçoivent Call me Dave, une biographie non autorisée de David Cameron. Et s’ils pensaient tout savoir du Premier ministre, ils vont réviser leur copie ! Car, à en croire ce livre, le membre du parti conservateur a eu une jeunesse plus mouvementée que ses costumes trois-pièces et sa mèche laquée pouvaient le laisser penser. En cause, ses années universitaires à Oxford et son appartenance à différents groupements étudiants très décriés. Ainsi, le Flam Club, qui rassemblait les amoureux du cannabis… Ou encore le Bullingdon Club, qui voyait ses membres, exclusivement masculins, s’aviner en smoking. Mais c’est surtout l’appartenance du futur homme d’Etat à la Piers Gaveston Society qui choque. Une « fraternité débauchée, marquée par ses rites et excès sexuels », pour laquelle David Cameron aurait payé de sa personne. De quelle façon ? En fricotant avec un cochon mort ! « Lors de son rituel d’initiation, il a inséré ses parties intimes dans la gueule de l’animal », détaille ainsi le bouquin. Un bizutage qui lui aurait permis d’intégrer ce club élitiste. De l’art d’arriver à bon porc ! L’anecdote, rapportée par un ex-camarade d’Oxford, n’occupe que quelques lignes du livre. Mais ces lignes-là provoquent un tsunami de réactions et de moqueries.
Cochon qui s’en dédit, le Premier ministre a dû s’abaisser à démentir
Création du hashtag « Hameron » (contraction de ham, jambon, et de son nom, Cameron), lancement d’un compte Twitter parodique, instantanément suivi par des milliers d’internautes, et détournements multiples… Pendant des semaines, l’Angleterre ne parle plus que de la supposée gâterie porcine. Et le Premier ministre, marié depuis vingt ans et père de quatre enfants, est ridiculisé. De quoi faire jubiler l’un des deux auteurs de l’ouvrage, le milliardaire Lord Ashcroft. Car cet ancien vice-président du parti conservateur a un contentieux avec David Cameron. En 2010, il avait largement financé sa campagne, sans finalement obtenir le poste promis au gouvernement de son poulain en cas de victoire. Alors, invention vengeresse ou véritable souvenir ? Lord Ashcroft ne diffusera en tout cas jamais de photo du moment en question, comme il menaçait de le faire. Mais David Cameron devra tout de même s’abaisser à démentir la rumeur. Il ne poursuivra pourtant pas son ennemi en justice, histoire sans doute de ne pas s’humilier davantage. Car le chef d’Etat anglais le sait désormais : rentrer dans le lard, ce n’est pas toujours la meilleure des idées…