Le 21 août 2015, ceux qu’on appelle désormais « les héros du Thalys » neutralisaient Ayoub el-Khazzani, un terroriste qui s’apprêtait à commettre un massacre à bord du train. Mark Moogalian est l’un d’entre eux, et il témoigne aujourd’hui dans le Parisien.
Un an après, le souvenir est toujours intact. Ce jour-là, quelques hommes courageux et déterminés ont permis de sauver plusieurs victimes. Ayoub el-Khazzani, un fusil d’assaut en mains, était sur le point de commettre un massacre dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Un de ces héros ordinaires, c’est Mark Moogalian : rien ne prédestinait cet homme, professeur d’anglais, à se retrouver un jour avec un fusil d’assaut dans les mains. Pourtant, c’est bien ce qui est arrivé lorsque l’homme a tenté de subtiliser l’arme du terroriste ce jour-là. Interrogé par le Parisien, il revient sur ce jour qui a changé sa vie pour toujours.
Mark Moogalian explique d’abord l’extrême difficulté de vivre avec cette expérience : « Je suis quelqu’un qui laisse généralement de côté les moments difficiles. Mais pas cette fois. Au contraire, je me repasse tous les jours cette séquence essentielle de ma vie. J’ai toujours des problèmes à ma main et à mon bras gauche. » Psychologiquement, « tout de suite après, j’étais heureux d’avoir survécu. Puis sont apparues ces petites sautes d’humeur, ces montées émotionnelles disproportionnées« .
Il est ensuite revenu sur l’étrange sentiment avec lequel il doit vivre désormais. Celui d’être un survivant : « Je n’ai jamais pris la vie comme quelque chose d’acquis. Ce qui m’a changé, ce sont tous les messages de soutien, la gentillesse des gens à mon égard, le travail des médecins et de tous ceux qui ont fait leur maximum pour que tout aille bien pour moi ». Espérons pour lui qu’avec le temps, il réussisse bientôt à tourner définitivement la page…