Une femme qui prétendait être rescapée de l’attentat du Bataclan afin d’être indemnisée vient d’être condamnée pour escroquerie.
Hospitalisée le 13 novembre 2015 pour une intervention bénigne dans une clinique de la région parisienne, une femme de 31 ans a décidé d’en profiter pour se faire passer pour l’une des rescapés. « L’infirmier m’a donné l’idée« , s’est-elle défendue ce mercredi au tribunal correctionnel de Bobigny, comme le rapporte Le Parisien. Trois semaines après les attentats qui ont fait 130 morts et 413 blessés, elle déclare auprès du Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) être une proche d’un homme qui a réellement été tué au Bataclan…
Dans un dossier réunissant plusieurs faux témoignages et des certificats médicaux falsifiés, des incohérences ont été relevées. Alors qu’elle réclamait 10 000 euros, elle a relancé à sept reprises avec des mails évoquant une « dépression » à la suite de ses « blessures » en expliquant s’être fait « bobo au doigt » en s’échappant par une fenêtre. Réfugiée politique originaire du Cameroun depuis 2007, elle déplore être victime de « discrimination » de la part du fonds.
Mardi, en garde à vue, la femme a fini par craquer. « J’avais des problèmes, je n’arrivais pas à payer la facture de la clinique, il restait 144 euros à payer. Et puis j’avais des problèmes de loyers impayés, j’ai perdu mon travail« , a-t-elle déclaré avant d’admettre que ce n’était « moralement pas bien, malsain d’avoir commis cette démarche« . Elle a été condamnée hier à six mois de prison avec sursis pour tentative d’escroquerie. Une autre jeune femme sera jugée en novembre pour le même motif. Depuis les attentats, 2.600 personnes ont été indemnisées pour un total de 35 millions d’euros.