A 20 ans, Zarema Abieieva a réussi à obtenir la très convoitée mention Très bien au Baccalauréat. Aujourd’hui, la jeune lycéenne d’origine russe est menacée d’expulsion du territoire français…
Cela fait quatre ans que Zarema Abieieva, 20 ans, et sa famille ont quitté le Daguestan (Russie). Aujourd’hui, la jeune femme fait la fierté de sa maman et de son père aveugle en raison de ses très bons résultats scolaires. La jeune femme inscrite dans un établissement de Blois (Loir-et-Cher) a obtenu la mention Très bien au bac bac gestion et administration et avait prévu de poursuivre ses études avec un BTS gestion-comptabilité à Tours l’an prochain. Quelques heures après, la famille de la jeune femme a appris que la préfecture du Loir-et-Cher avait pris des dispositions pour les reconduire à la frontière même si la famille de la jeune femme a fui le Daguestan pour des raisons d’insécurité. Le papa de Zarema avait été agressé en 2006 pour avoir voulu dénoncer les malversations financières de ses associés tandis que l’un de ses cousins est mort pour le même motif. Zarema a quant à elle échappé à un enlèvement. « Nous ne pouvons pas retourner là-bas, nous ne serions pas en sécurité et mon père serait immédiatement arrêté pour ne pas avoir respecté l’interdiction de partir du pays » a assuré la bachelière au micro du Nouvel Obs. « Handicapé, il (son père ndlr) est incapable de travailler. À ma mère, il a été signifié qu’il lui fallait une promesse d’embauche pour obtenir un titre de séjour. Mais comment peut-elle travailler sans papiers ? » se demande-t-elle. Zarema et sa famille disposent de 30 jours pour quitter la France. Une « décision (…) prise en application des règles du droit du séjour et de l’asile en France sur le fondement des rejets de l’ensemble des demandes d’asile de la famille Abieieva » comme l’a rappelé le préfet. Ce n’est pas la première fois que la famille de Zarema rencontre des difficultés en France. Ils ont été expulsés de leur appartement en avril dernier avant de trouver refuge dans un hôtel.
Ces dernières heures, les élèves et professeurs du lycée dans lequel la jeune femme étudiait ainsi que la mairie de Blois et un collectif de sans-papiers tentent de trouver le moyen de permettre à Zarema d’obtenir une carte de séjour étudiante.