Le premier policier à être intervenu au Bataclan est un commissaire qui raconte aujourd’hui l’horreur qu’il a vécu…
Il y a près d’un mois, le vigile héros du Bataclan qui a sauvé des dizaines de vies a obtenu la nationalité française. Il avait guidé les spectateurs pris au piège pendant l’attentat à retrouver la sortie. Cette nuit d’épouvante continue de remuer les esprits. Quelques jours après la publication du témoignage de la soeur d’Antoine Griezmann, qui a survécu à l’attaque, c’est au tour d’un commissaire de raconter l’horreur qu’il a vécu.
Le Parisien a relevé, dans un dossier d’un millier de pages publié sur le site de l’Assemblée nationale, les propos d’un commissaire de police. Accompagné de son brigadier, ils étaient les premiers à intervenir dans la salle de spectacle et se souvient d’avoir vu deux cadavres en arrivant devant le Bataclan. « Une personne filmait avec un téléphone portable. Nous lui avons dit de dégager. Nous entendions des tirs en rafales« , se souvient-il. Une fois arrivés dans la salle, c’est le choc. « Des centaines de corps (…) enchevêtrés les uns sur les autres (…) parfois même entassés sur plus d’un mètre de hauteur (…) Pour nous, tout le monde était mort (…) Personne ne bougeait, il n’y avait pas de gémissements, pas de bruit, il régnait un silence glacial« .
Les deux policiers ont été frôlés par les balles, mais ont décidé qu’ils se devaient de rester pour apporter leur aide. « Nous étions certains de ne pas ressortir vivants de cet enfer-là. » Les renforts sont finalement arrivés et le duo s’est chargé la sécurité et de l’évacuation des blessés. « J’ai rêvé du Bataclan pendant pratiquement trois mois et toutes les nuits« , déclaré le commissaire anonyme. Depuis, il se demande s’il aurait également dû aller à l’étage pour sauver davantage de vies et est devenu extrêmement prudent. Il se dit constamment armé, « prêt à riposter lorsque je conduis mes enfants à l’école.«