Interrogé par le JDD, le chanteur Renaud, connu pour être à gauche, se dit prêt à voter pour François Fillon au second tour. Une réponse qui n’a pas été du goût de Jean-Luc Mélenchon, qui l’a bien fait comprendre.
Débarrassé depuis six mois de ses vieux démons — l’alcool en tête — Renaud s’apprête à faire un grand retour : son nouvel album sort vendredi 8 avril. Déjà porté par le succès de son premier single Toujours Debout, déjà vu plus de 1,7 million de fois sur Youtube, celui qui se fait désormais appeler Le Phénix enchaîne les interviews… Et les surprises.
Marqué à gauche depuis le début de sa carrière, il a parlé politique lors d’un entretien avec Le Journal du Dimanche et ses déclarations en ont surpris plus d’un. À un an des présidentielles, Renaud analyse la situation politique : « Bah… On aura Juppé ou Fillon contre Le Pen, forcément. Je ne vois pas de joker pour le moment. Même mon assistant, qui est communiste pur et dur, a du mal avec Mélenchon ! Un qui est bien, c’est Hulot. Il ne se présente pas mais il m’aurait plu. Lui et Arthus-Bertrand me paraissent éblouissants d’intelligence, d’amour de la planète, de l’environnement, de la condition animale, minérale, végétale ».
Après avoir évoqué le cas des électeurs du FN en expliquant que certains de ses fans votaient pour le parti de Marine Le Pen, mais que cela ne le dérangeait pas, même si il « [se] demande ce [qu’il] pourrai[t] faire pour les faire évoluer », Renaud a fait part de son intention de vote. « Rien ou ce qui reste de la gauche ? C’est compliqué quand même, a regretté l’interprète de Mistral Gagnant. Je vais peut-être voter pour un François Fillon que je pense être un parfait honnête homme, un vrai républicain ».
« Quand on est Renaud, on ne vote pas Fillon »
Des propos qui n’ont pas plu à Jean-Luc Mélenchon, que le chanteur définit comme le « gauchisme, l’aventurisme, un idéalisme désuet ». L’homme politique de gauche a réagi sur RTL dimanche et a ironisé sur les propos du chanteur : « Ça me paraît être une idée de gauche de voter pour Fillon ». Visiblement remonté, le cofondateur du Parti de gauche a poursuivi : « Il y a dans ce pays 23 millions d’ouvriers et de salariés qui devraient se retrouver dans un homme comme moi. Ils ne le font pas. Qu’est-ce que je fais? J’essaie de convaincre ». Et de conclure, laconique : « Quand on est Renaud, on ne vote pas Fillon ».
Avec Cover Media