John Travolta, 62 ans, n’a pas l’intention de prendre sa retraite. Il continue de collectionner les rôles, même s’il vit de moins en moins bien la célébrité. En exclusivité, il se confie à « Closer ».
Après toutes ces années, vous continuez à rester sous les feux des projecteurs et à connaître un succès sans faille. Quel est votre secret ?
John Travolta : Vous savez, c’est un miracle si les gens ne m’oublient pas et si je parviens toujours à faire ce métier, car nous sommes tellement plus nombreux que par le passé, et la rivalité est féroce à Hollywood. (Sourire.) L’industrie du cinéma et de la télévision a beaucoup changé. Avant, nous n’étions que cinq ou six à passer une audition. Je me souviens qu’à une époque, pour les grands rôles, il n’y avait que Treat Williams, Richard Gere ou moi ! (Rires.) Actuellement, des centaines et des centaines d’acteurs ont l’opportunité de décrocher un rôle. Ce qui est plutôt une bonne chose. En ce qui me concerne, je garde simplement la même passion et continue à faire mon métier du mieux possible. Mais je peux vous assurer qu’être célèbre de nos jours n’a rien à voir avec ce que c’était en 1975.
Qu’est-ce qui a changé ?
Aujourd’hui, vous ne pouvez pas poser un pied devant l’autre sans être filmé, enregistré… On vous espionne en permanence, vos moindres gestes sont scrutés, scrupuleusement décortiqués et, quelques secondes plus tard, vous vous retrouvez sur Internet, exposé devant des millions de personnes. Vous êtes constamment jugé, au point, finalement, de n’avoir plus qu’une seule envie : rester enfermé chez vous.
Est-ce votre cas ?
Oui, malheureusement, et de plus en plus, même si j’essaie de ne pas me laisser dévorer par ce système. Je trouve regrettable qu’on ne puisse plus se mettre le doigt dans le nez sans se retrouver en couverture d’un magazine ou en pleine page sur un site internet ! On vous évalue en permanence, même sur la manière dont vous êtes habillé. Ce n’est pas si évident aujourd’hui d’être une célébrité…
Que faites-vous pour garder le moral et vous maintenir en forme ?
Les stars ont des vies stressantes. J’ai une hygiène de vie très saine, je ne fais aucun excès. Je fais du sport et j’essaie de manger équilibré. Piloter me permet aussi de garder le moral. Tout cela m’aide à me sentir bien dans ma peau et à faire bonne figure devant les autres.
Comment vous est venue la passion de l’aviation ?
Tout d’abord parce que j’ai vécu dans le New Jersey, près de l’aéroport de La Guardia : toutes les cinq à dix minutes, un avion passait au-dessus de ma maison. Ensuite, ma sœur a commencé à se produire dans des spectacles de théâtre à travers tous les Etats-Unis. Mon père et moi, nous passions notre temps à l’accompagner à l’aéroport et à la regarder décoller. Plus tard, j’ai découvert à quel point l’aviation et le show-business étaient deux mondes très liés. Durant les cinq dernières années de sa vie, Marlon Brando a été un ami proche, il me parlait souvent de pilotage, il était capable de dire quel était son avion préféré, tout comme Lauren Bacall ou Gene Kelly… Toutes ces stars étaient passionnées d’aviation.
Combien d’appareils possédez-vous et combien comptabilisez-vous d’heures de vol ?
Je possède plusieurs avions et, à ce jour, j’ai plus de 9 000 heures de vol au compteur. La plupart effectuées en jet privé, mais j’ai aussi le permis pour faire voler un 747 ou un 707. On me demande souvent quel est le meilleur siège en cas de crash…Je réponds toujours : le dernier au dernier rang ! (Rires.) En général, je voyage en première, mais il m’arrive de prendre la classe économique lorsque je vole sur la compagnie Qantas, avec laquelle je suis associé, car je veux vérifier que le confort du client est respecté. Je dois dire que, le plus souvent, je suis agréablement surpris.
Avez-vous déjà frôlé la mort ?
J’ai vécu des expériences terrifiantes en vol. La pire de toutes s’est produite il y a quelques années, lorsque j’ai essuyé une panne électrique en volant vers Washington, avec toute ma famille à bord. J’aurais tant voulu être seul dans l’avion, ce jour-là ! Heureusement que je suis un pilote expérimenté, car ce n’est pas donné à tout le monde d’éviter le crash. Mais j’ai pu atterrir sans dommage. Je suis vraiment fier de la manière dont j’ai réussi à gérer la situation !
Vous avez connu de grandes joies, mais aussi des moments de peine et de désespoir [la mort de son fils Jett, en 2009, à l’âge de 16 ans, NDLR]. Comment parvenez-vous à gérer les hauts et les bas de votre vie ?
Je tiens ma force de mes parents. Ils m’ont aidé à me construire. Enfant, ce sont eux qui m’ont donné la conscience de ce que j’étais. Très jeune, j’ai appris à ne pas écouter les autres, en particulier ceux qui font tout pour vous empêcher de vous épanouir. Lorsque j’avais 16 ou 17 ans, quelqu’un m’avait affirmé que je ne pourrais pas faire carrière au cinéma, car je n’étais pas fait pour le show-business… (Sourire.) C’est grâce à mes parents que je n’ai pas baissé les bras, ils m’ont soutenu dans ma passion. Ils m’ont permis de prendre des cours et de progresser auprès du frère de Gene Kelly ; c’est lui qui m’a appris à danser.
Comment avez-vous appris à garder cette simplicité et cet équilibre dans la vie ?
Vous savez, c’est toujours un énorme défi à relever de devoir se battre pour ce qu’on est. Si j’avais un seul conseil à donner à un jeune qui souhaite suivre mes traces, je lui dirais de ne laisser personne le pousser à devenir quelqu’un qu’il n’est pas. Il faut rester soi-même. Quand on réussit à devenir qui on est vraiment et non ce qu’on dit de nous, alors, on a gagné ! C’est une bataille de chaque instant, qui consiste à rester stable et déterminé, un peu comme un bateau qui tangue dans la tempête, mais qui garde le cap.
Cette interview a été publiée dans le numéro 561 de Closer.
5 choses qu’on ne sait pas sur John Travolta
1. Durant le tournage de L’ Enfant bulle, en 1976, le jeune homme de 22 ans tombe amoureux de sa partenaire, Diana Hyland, de dix-huit ans son aînée. L’année suivante, elle s’éteint dans ses bras, emportée par un cancer du sein.
2. Il se couche rarement avant 7 heures du matin.
3. En 1985, l’acteur a l’immense privilège de faire danser la princesse Diana à la Maison Blanche : « J’ai eu le sentiment de l’avoir ramenée dans l’enfance, du temps où elle regardait Grease et où j’étais son prince charmant… »
4. Après une longue traversée du désert, il accepte, en 1994, de tourner dans Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, pour un cachet de 140 000 dollars. Trois ans plus tard, de retour en grâce, il touchera 18 millions de dollars pour Volte-Face, de John Woo.
5. Pour son tout premier rôle au cinéma, en 1975, dans le film d’horreur La Pluie du diable, il ne prononce que deux mots et on distingue à peine son visage.