En quatre romans, cette pétillante jeune maman est devenue l’auteure incontournable des éditions Michel Lafon. En avril dernier, elle a publié son dernier roman, « Désolée, je suis attendue » (éd. Michel Lafon). Rencontre avec Agnès Martin-Lugand, une jeune écrivaine portée par son succès.
« Agnès Martin-Lugand, c’est un peu notre Musso, notre Levy », confie-t-on, enthousiastes, chez l’éditeur Michel Lafon. Un éditeur heureux qui, assurément, lit et boit du café, sommes-nous tentés d’ajouter, en clin d’œil au premier opus de cette Rouennaise de 36 ans, auteure et maman comblée : Les gens heureux lisent et boivent du café, qui a connu en librairie un succès digne d’un conte de fées, avec plus de 540 000 exemplaires vendus dans vingt pays.
Les producteurs de « The Artist » vont adapter son premier roman
Un chiffre qui devrait encore grimper, puisque sa sortie aux Etats-Unis est annoncée en fanfare le 10 mai chez Weinstein Books, la maison d’édition des producteurs rois de Hollywood, les frères Harvey et Bob Weinstein (Tarantino, Wes Craven, Woody Allen et… The Artist). Des librairies aux tapis rouges, il n’y a qu’un pas. Les frères Weinstein ont aussi acquis, avec un producteur français (Sébastien Fechner), les droits d’adaptation pour le cinéma. « Le jour de l’annonce officielle, j’ai passé la journée entre rire et larmes. C’était juste fou ! » Ce succès incroyable cache une vraie détermination et une joie d’écrire que ses lectrices savourent page à page.
« J’ai découvert le plaisir d’écrire par hasard »
« J’ai découvert le plaisir d’écrire par hasard, lors de la rédaction de mon mémoire de fin d’étude de psychologue clinicienne, reconnaît Agnès. Mon directeur de maîtrise m’avait alors confié : «Vous êtes faite pour écrire.» » Quelque temps plus tard, cette jeune psychologue en pouponnière auprès de la petite enfance maltraitée devient maman. Et c’est le déclic. « J’étais tellement épanouie par la naissance de mon fils que j’y ai puisé le courage de me confronter à ce rêve inaccessible : écrire pour raconter une histoire. » Pendant son congé parental, Agnès se lance et accouche de son premier roman, autour du destin de Diane, une jeune femme qui perd mari et enfant dans un accident de voiture. Les gens heureux lisent et boivent du café est né. Elle propose son manuscrit à des maisons d’édition. Sans succès.
« J’ai auto-édité mon premier roman pour 0,89 € sur Amazon »
« Après un bon coup de gueule dans mon salon, je me suis remise au travail et j’ai peaufiné mon texte. Je voulais que ça devienne vrai. Alors, j’ai payé un correcteur professionnel, j’ai choisi moi-même la couverture, une jeune femme de profil en noir et blanc, et je l’ai auto-édité pour 0,89 € sur Amazon. Juste pour le partager. » Le buzz est immédiat. En une semaine, le roman entre dans le top 10 de la plateforme Amazon. En trois semaines, il caracole en tête, avec 3 000 téléchargements. En deux mois, il est vendu à 10 000 exemplaires. « J’ai le souvenir d’un grand vertige. J’étais si heureuse de partager enfin le destin de Diane avec des lectrices, c’était merveilleux. Après deux mois d’auto-édition, Michel Lafon a été assez visionnaire pour venir me chercher. Le rêve! » A peine sorti en librairie, le livre sera acheté par vingt pays. « Là, je me suis dit carpe diem. Savoure et continue d’écrire avec le même plaisir. » Depuis, un million de ses romans a fait le bonheur des lectrices du monde entier.