Après treize témoignages de harcèlement et agressions sexuelles, Denis Baupin s’exprime pour la première fois dans un entretien étonnant.
Denis Baupin « ne semble pas prendre conscience de l’onde de choc associée désormais à son nom« , écrit l’Obs qui a rencontré en exclusivité le député écologiste pour la première fois depuis les premières accusations dont il a fait l’objet il y a trois semaines. A ce jour, ce sont treize témoignages de femmes politiques situés entre 1998 et 2014 qui ont été révélés par France Inter et Mediapart. Ils présentent Denis Baupin comme un harceleur et agresseur sexuel et l’ont poussé à démissionner de la vice-présidence de l’Assemblée.
Malgré les différentes personnalités politiques qui ont déclaré dans les médias que cette sombre facette de Denis Baupin était connue de tous, ce dernier nie en bloc l’intégralité des accusations. « Evidemment ! Embrasser quelqu’un de force, ça n’a pas de sens pour moi. Je le dis très clairement : j’affirme de toute ma vie n’avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d’agression sexuelle. Ce n’est pas ma conception des rapports entre les hommes et les femmes« , assure-t-il dans l’Obs.
Le compagnon d’Emmanuelle Cosse réfute également les « SMS salaces » envoyés à Isabelle Attard. « J’ai retrouvé ces SMS. Ils montrent une toute autre histoire. (…) Au vu de la tonalité des réponses et des choses qu’elle me confiait sur sa vie privée, elle ne se sentait visiblement pas dans une situation de harcèlement« , explique-t-il avant d’ajouter : « Ce n’était pas des SMS salaces, plutôt de compliment, de séduction…«
En ce qui concerne les prétendus SMS « très crus » envoyés à Elen Debost, Denis Baupin les « conteste totalement » mais admet l’envoi de messages « de nature érotique » auxquelles elle aurait réagit favorablement. « Vu le type de réponses apportées, il n’y avait aucune ambiguïté : le jeu était assumé de part et d’autre. (…) J’ai encore des SMS où elle me dit qu’elle trouvait le jeu ‘émoustillant’.«
Les journalistes ont rappelé les dires d’une universitaire écolo qui, en 2013, parlait d’un DSK qui sévissait dans le parti. « Elle ne dit pas de qui elle parle. Evidemment, je ne me considère pas comme le ‘DSK des Verts’. Je ne me reconnais nullement dans ce qualificatif« , a répondu le député qui sous-entend être victime d’un règlement de compte politique. « Je ne vais pas spéculer sur les motivations de ces femmes. Mais il est possible que du fait des désaccords politiques profonds à EELV, il puisse y avoir une relecture d’épisodes anciens. (…) Nous sommes à un moment où des clivages profonds, stratégiques et anciens resurgissent à l’occasion de la participation des écologistes« , a conclu Denis Baupin.